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       LE CARTULAIRE DES F R A N C S - F I E F S DU FOREZ             259
que l'on peut tirer du Cartulaire des Francs-Fiefs, il ne faut pas
oublier les services qu'il est appelé à rendre aux érudits spécialistes-
Tous ceux qui s'appliquent à contrôler scrupuleusement les minu-
ties de noms, de dates et de faits, qui seules peuvent assurer aux
récits de l'histoire l'autorité dont elle a besoin, trouveront dans les
cent quatre-vingt-cinq chartes que leur offre M. le comte de Char-
pin, une fructueuse moisson d'informations à recueillir.
    Parmi tous ces renseignements, je n'en signalerai qu'un en raison
 de son intérêt, relativement à une phase importante de l'histoire de
Lyon au moyen-âge. C'est un acte du 13 juin 1269 par lequel le
chapitre de Lyon, usant de son droit de souveraineté sur la ville,
 remet au comte de Forez toutes les dettes qu'il pourrait avoir con-
 tractées envers les Lyonnais. Cette singulière libéralité était justifiée
 par l'insurrection des citoyens de Lyon, qui avaient pris de vive
 force le cloître de Saint-Jean et assiégé les chanoines jusque dans
le monastère de Saint-Just où ils s'étaient réfugiés. Dans ces
circonstances critiques, le comte de Forez qui, dans sa jeunesse,
avait été chanoine de Saint-Jean, était accouru au secours du cha-
pitre, avait battu les Lyonnais et, les rejetant au-delà de la Saône,
les avait forcés à demander un armistice.
    Cette pièce, d'un intérêt capital, avait échappé à tous les histo-
riens lyonnais. Le P. Ménestrier ne l'a pas connue, M. Pierre Bon-
nassieux, lui-même, dans ses Etudes sur la réunion de Lyon à la
France, travail si complet, si nourri d'érudition et de saine critique,
n'en a pas parlé non plus. Je l'avais pourtant, dès 1860, signalée
dans l'une des notes de l'Histoire des Ducs de Bourbon que nous
avons publiée, M. Chantelauze et moi. Mais je n'avais pu en parler
que d'après une ancienne analyse, l'original étant alors, comme il
paraît l'être encore, égaré dans les archives départementales. La
copie, provenant des archives nationales et publiée par M. le comte
de Charpin, permet de compléter ma note insuffisante, en même
temps qu'elle détermine le véritable caractère de cet acte, qui fait
apprécier à sa juste valeur, le service rendu aux chanoines par le
comte Renaud. Elle fournit aussi de précieuses données pour rec-
tifier la chronologie des faits pendant l'insurrection lyonnaise
 en 1269.
    Bien d'autres documents d'une importance non moins grande