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248                  LA REVUE LYONNAISE
de la précédente exposition tant d'éloges et d'encouragement. Je
souhaitais alors à cet artiste un peu moins de modestie, un peu
plus d'audace. Mon conseil n'a pas été entendu, et les amis du
peintre ne peuvent que le regretter.
     La ville vient d'acquérir Y École de couture de M. Edouard
d'Apvril. C'est un bon choix. Une série de jolies petites têtes,
pleine de candeur et de naïvetés, un concours de mines fraîches et
avenantes, entre lesquelles choisir pour donner un prix serait mal-
 aisé. Le deuxième banc de gauche est à croquer. Mais le peintre
a commis une graye injustice. Il a absolument maltraité, à droite
 du tableau, la cinquième écolière du rang placé au fond. Cette tête
 horrible est d'un lâché déplorable, et c'est dommage. On regrette
 une pareille faiblesse ou plutôt on ne saurait blâmer trop sévère-
 ment une telle négligence, sans excuses, dans une toile aussi
 soignée et aussi heureuse.
     De Barcelone, M. Amell Jorda nous envoie une Scène d'étu-
 diants qui a obtenu un très légitime succès. Sa peinture chaude,
 colorée et mordante se prête à merveille à ces tableaux de genre,
 où l'esprit est la condition du talent. Rien de plus intéressant que
 cet intérieur pris sur le vif, rendu avec un brio de bon aloi, et une
 adresse de coloris qu'on reconnaît en examinant attentivement
 les procédés de l'artiste. Son Antiquaire est peut-être moins bien
  réussi, mais la toile pétille d'esprit et de bonne humeur. Voilà
  le vrai naturalisme. M. Amell Jorda n'a qu'à continuer, ses ta-
  bleaux seront bientôt appréciés et bien vite enlevés. J'en dis
  autant de M. Armand Point dontlaifoe d'Alger, malheureusement
  mal placée, a des effets de lumière très savants.
      J'aime assez le Choix du costume de M. Debat-Ponsan. La tète
  de la jeune femme renversée sur l'ottomane est pleine d'expres-
  sion, et les épaules de la servante sont bien rendues. La tonalité
  générale est élégante, et les accessoires sont traités avec science.
      Avec beaucoup de talent et [de courage, M. Paul Flandrin con-
  tinue les traditions du paysage historique; son Étude d'après
  nature n'est pas faite dans le goût du jour. Qui nous dira si le
  goût du jour est le bon?|Dansun siècle, M. Paul Flandrin ne
   triomphera-t-il pas de ses rivaux, aujourd'hui en faveur ? L'his-
   toire de la peinture est pleine de ces révolutions esthétiques. .