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                      LE SALON LYONNAIS                           249

    M. Lortet est toujours égal à lui-même. Beaucoup de travail, de
conscience, de talent. Ses œuvres sont très appréciées en Amérique
et en Angleterre. Les difficiles trouveront peut-être les sapins qu'il
nous montre un peu monotones, et trop civilisés. Mais ses eaux ont
des transparences si poétiques, qu'on se croirait transporté dans
un paysage de féerie, dans une atmosphère éthérée, propre aux
rêveries sentimentales et aux amours platoniques. M. Allemand
est au progrès cette année avec l'Etang du moulin à Creys,
d'une bonne facture, malgré certaine négligence, ôt M. Maniquet a
droit à une mention très honorable pour ses Environs de Rouen.
    Je ne sais s'il faut considérer l'envoi de M. Smith-Hald comme
un tableau de genre ou comme un paysage ; j'incline à ce dernier
parti. M. Smith-Hald est le peintre des fonds de ciel vaporeux,
son Jour d'été en Calvados est plein de grâce et d'intérêt. Dans le
même genre, avec une manière bien différente, M. Franck Bail
nous a donné un Coin de jardin intéressant, d'une peinture large,
d'une impression agréable.
    La ville a acheté le grand paysage de M. Guy. C'est justice,
car ce tableau représente de la part de ce peintre un effort consi-
dérable et un succès relatif. Il y a bien dans cette toile quelques
imperfections. L'eau de M. Guy est de la glace; en outre, elle
manque de perspective, au point qu'on la croirait perpendiculaire.
La grande route de droite a certains détails malheureux ; mais
l'ensemble est agréable, plein de fraîcheur et de charme agreste ;
les maisonnettes son bien plantées. Enfin, on voit que ce n'est pas
là un paysage composé, mais un site naturel bien vu et bien étudié.
    De M. Stengelin je préfère la petite toile : Un sonnet sans
 défaut... M. Stengelin améliore chaque année son coloris, quand
 il aura renoncé complètement aux imitations archaïques, il fera
 tout à fait bien, car rien ne lui manque pour le succès, pas même la
 persévérance. Même conseil à M. Balouzet, qui aime la verdure et
 les champs, mais qui fera bien de chercher un autre vert.
     Le Labourage à Ostia de M. Guindon est une œuvre de pre-
 mier ordre. La charrue fend une terre sombre, les buffles tirent
 avec effort, l'homme pousse;ily a là un effet magistralement rendu
 avec une vigueur étonnante, quelque chose comme le célèbre tableau
  d'Holbein : en tout cas, une toile fort remarquable, à rapprocher