Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
436                      LA R E V U E L Y O N N A I S E

dans l'église de Saint-Jean, jadis aux chevaliers de Saint-Jean de
Jérusalem. Elle est pavée au moyende quatre cents dalles funéraires
en marbre de diverses couleurs, en magnifiques mosaïques, portant
les épitaphes des chevaliers de l'ordre célèbre ; çà et là, on lit
des noms appartenant à la noblesse du Lyonnais, du Forez, du
Beaujolais, delà Bresse, du Dauphiné, etc. 1
   De Malte, nous gagnons Tunis, non sans péril, car une affreuse
tempête nous empêcha longtemps de doubler le cap Bon. Enfin,
nous sommes dans le golfe de Tunis qui ressemble beaucoup à celui
de Naples.
   Notre bateau à vapeur jette l'ancre à plus de 500 mètres du port
de laGoulette ; des barques viennent nous chercher ; nous mettons
pied à terre. Les habitations, les costumes, les Arabes, tout annonce
l'Orient, spectacle étrange et nouveau, bienfait pour frapper d'éton-
 nement l'Européen qui se rend pour la première fois sur les côtes
 de l'Afrique.
    Nous prenons le chemin de fer italien à la Goulette. Cette voie
 ferrée contourne le lac qui précède Tunis. Nous arrivons dans la
 capitale de la régence.
    Tunis, situé au fond du [lac dont nous venons de parler, forme
 un curieux et beau spectacle avec ses maisons blanches surmontées
 de terrasses, ses mosquées, ses murailles du moyen âge. La ville
 a cent cinquante mille habitants. De loin, l'aspect est merveilleux;
 mais, de près, l'illusion disparaît rapidement. Ce n'est plus qu'une
 suite de ruelles sombres, malpropres, des plus tristes.
    Le 5 février, la Mission archéologique de Tunisie a été présentée
 à S. A. le bey au palais du Bardo, par réminent M. Roustan, consul
 général. LeBardo se compose d'une suite de constructions orienta-
 les et forme une espèce de village fortifié. Le bey était assis au
 fond d'une grande salle de réception. Le souverain de Tunis ne

   ' Ces chevaliers appartenaient au grand prieure' d'Auvergne, dont le Lyonnais fai-
sait partie, ainsi que le Dauphiné, la Bresse, leBugey, le Forez etle Beaujolais. Parmi
ces noms on trouve deux Virieu, Jacob et Laurent, inhumés dans l'église Saint-Jean)
de Malte en 1602 et 1608, deux chevaliers de la famille Fay : Fay de Gerlande (1644)
et Fay de Latour-Maubourg (1635), les chevaliers bressans Jacob de Cerdon d'Evieu
(1681) et duSaixde Chervé (1720). Citons encore Claude de Montagnac (1656), René
de Maisonseule (1607), Charles de Crémeaui (1673), Gilbert de Fougières, Pierre de
Jamillac, elc.