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426 LA R E V U E L Y O N N A I S E - fragment du plan parcellaire de la voirie à l'échelle de ,^ dont je dois un calque à l'obligeance de M. Grisard, ce qui garantit l'exactitude de ce croquis. A propos de cette même rue, il faut également rectifier le tracé de la clôture de Saint-Marcel. Il n'est pas admissible que cette mu- raille formât le flanc méridional de la rue Vannerot, attendu qu'elle devait, conformément aux principes les plus élémentaires delà for- tification, relierles deux portes de Saint-Marcel et du Griffon, sans quoi celle-ci eût été absolument inutile, puisque l'assaillant aurait pu pénétrer derrière le mur fortifié, par son extrémité entièrement découverte et en l'air. On peut d'ailleurs, à l'appui de cette obser- vation décisive, alléguer un document de 1347, d'après lequel on apprend que le tènement de Forez était de l'autre côté de la clô- ture de Saint-Marcel, rétro1 clausuram Sancti Marcelli. Il est néanmoins assez difficile de déterminer actuellement la di- rection de ces anciennes murailles, détruites depuis longtemps, à moins qu'on ne veuille la retrouver sur l'emplacement d'un mur ayant existé jusqu'à nos jours, et qui, partant du haut des escaliers de la rue Sainte-Marie, se dirigeait en ligne droite pour aboutira la montée du Griffon2, un peu au-dessus de la rue Terrailles, dont le nom vient des fossés qui prolongeaient jusqu'au Rhône cette ligne de défense. Mais il faudrait bien se garder de rattacher à cet ensemble de fortifications une certaine tourelle qui, dans votre plan, porte le nom usurpé de tour de Saint-Marcel. On reconnaît à première vue 1 On ne peut traduire que par au delà , cet adverbe si mal employé. En effet, si Je scribe avait voulu dire en deçà , il eût écrit infra oujv.xta, expressions très communes dans les actes du temps, au lieu de recourir à un solécisme qui ne s'explique que par la difficulté de trouver le mot propre : ultra. 2 Le tracé théorique de cette muraille serait une droite menée directement de la porte Saint-Marcel à la porte du Griffon. Les seules modifications qu'a dû subir ce schéma, sont celles que nécessitait la configuration du sol. Cette étude tendrait à faire admettre la muraille en question. En effet, elle couronnait la crête d'un fort mouve- ment de terrain, au delà duquel s'étendait une montée en pente douce entièrement découverte et facilement battue par la défense. Une considération analogue ne permet pas de reporter la clôture à la rue Vannerot, parce que là elle aurait été commandée par un second relief brusque du sol, d'où l'ennemi l'aurait dominée sans être contre- battu, sinon très insuffisamment, par le seul fort de la porte Saint-Marcel. A l'appui de l'opinion qui identifie le mur de séparation du Champ-Haut et du Champ-Bas de Forez avec la clôture de Saint-Marcel, je dois invoquer le témoignage de Cochard, qui vit démolir les fondations de cette muraille vers les escaliers des Capucins, et n'hésita pas à y reconnaître les restes de l'ancienne fortification. (Guide à Lyon, p. 537.)