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                   É P I G R A P H I E LY ONNAISE                275
publique et financière de toute la Gaule impériale, des Alpes aux
Pyrénées; vaste territoire dont on n'osait confier le commande-
ment qu'à un membre de la famille de l'empereur et qu'on ne tarda
pas à diviser en plusieurs provinces d'une étendue restreinte.
   A Lyon résidait le gouverneur, haut personnage de l'ordre séna-
torial ; à ses côtés le receveur impérial des revenus publics, . son
inférieur en rang, son supérieur souvent par le pouvoir et l'in-
fluence ; un appointement de 200,000 sesterces n'était ordinaire-
ment que la moindre partie des revenus de sa place. Là étaient les
grands'services des administrateurs de la poste, des recettes et des
dépenses, des domaines de l'empereur, de la monnaie, des mines:
nombreux personnel bureaucratique composé d'affranchis impé-
riaux et d'esclaves, la plupart personnages marquants, qui parve-
naient à faire oublier, par leur fortune et leur influence, la tache
de leur naissance servile. Nous possédons encore l'épitaphe d'un
esclave de l'empereur Tibère, trésorier à Lyon du fisc impérial,
mort dans un voyage à Rome. Bien qu'esclave, il menait un train
de maison tout à fait princier. Un médecin, trois secrétaires, un
homme d'affaires, un trésorier, un valet de chambre, deux cuisi -
niers, deux argentiers et deux laquais, composaient sa suite. C'était
assurément une respectable escorte de voyage pour un fonctionnaire
inférieur de l'administration impériale à Lyon, dont l'importance
 est attestée par cet exemple.
    Malgré cela, il n'est pas permis de croire que Lyon ait jamais eu
le caractère d'une ville de fonctionnaires. Depuis les temps les plus
 anciens jusqu'à nos jours, Lyon a toujours été avant tout une ville
 de commerce. Sa situation aux portes de la riche province narbon-
 naise entièrement romanisée lui assurait une grande importance
 comme centre marchand pour l'exportation des produits de l'Italie
 et de l'Orient vers le Nord, et pour l'importation des marchandises
 de la Gaule, delà Germanie et de l'Angleterre vers le Sud. Sans
 parler de la route ouverte par les deux fleuves qui le baignent, il
 possédait le réseau le mieux combiné de communications par terre;
 deux routes conduisaient à travers les Alpes les marchandises
 en Italie ; quatre grands chemins créés par Auguste rayonnaient
 de ce point dans toutes les directions de la France. Le surnom de
 Copia, « abondance », que déjà la ville portait dès les premiers