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B A L T H A Z A R D DE V I L L A R S 251 de tout elles trouvèrent en Balthazard et Louise, sa femme, de puissants et généreux protecteurs. Avec l'autorisation du pape, du roi et du gouverneur de la ville, le vertueux président les éta- blit dans la recluserie de la Madeleine, au Gourguillon, qu'il prit à loyer du prébendier en juillet 1599, et acquit même quelques maisons voisines. Mais l'installation n'ayant pas été jugée suffisante, et une demoiselle Murât, femmedeM. Poculot, bourgeois de Lyon, ayant légué aux religieuses une somme de 6.000 livres, on acheta de M. delà Bastie-Palmierunterrainproched'Aiaay,pour y cons- truire un couvent. Balthazard prit beaucoup de peine pour le faire bâtir et contribua du sien, avec une si grande affection qu'enfin il y fit faire une chapelle, où il élit sa sépulture. Il ne voulut point en poser la première pierre malgré les instances des religieuses, mais pria M. l'abbé d'Ainay et M. le marquis de Villeroy de la mettre, se contentant d'accepter la prière que ces pieuses filles lui firent, d'être leur père fondateur et spirituel , de même que Mmo de Villars était déjà leur mère. B. de Villars et sa femme étaient re- présentés l'un et l'autre à genoux, dans un tableau qui faisait le fond d'une chapelle de cette église i. Les religieuses, dont la supé - rieure prenait le titre d'abbesseet portait la crosse de bois, entrè- rent dans ce bâtiment le 7 septembre 1617, conduites par Mmo de Villars 2. Elles l'occupèrent jusqu'à la Révolution. Il était construit sur l'emplacement du jeu de paume du Plat. Ce fut là que François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, fils de François Ier, dans l'ardeur d'une partie, prit un verre d'eau glacée des mains de son échansonle comte deMontécuculi, gentilhomme deFerrare 3 . Cette imprudence lui fut funeste et il mourut peu de jours après, à Tournon, le 10 août 1536, âgé de dix-neuf ans. Quant à Sébastien de Montécuculi, accusé d'empoisonnement, mis à la question, con- vaincu par ses propres aveux, il fut condamné par arrêt du grand Conseil séant à Lyon, le 7 octobre 1536, « à estre trayné sur une claye des prisons de Rouanne, jusques en la place devant l'église Saint-Jean, pour y faire amende honorable, et de là jusqu'au lieu 1 Pernetti, Lyonnais dignes de Mémoires. 2 Abr. delà vie deB.de V. 3 Allmer et A. de Terrebasse, Inscriptions de Vienne. Vienne, Savigné, 1875. Ëpitaphedu coeur de François Dauphin. Pièce relative a l'autopsie du corps démon- trant la fausseté de l'accusation d'empoisonnement.