Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                LES F O R T I F I C A T I O N S DE LYON            213
    L'argument tiré du droit de pêche dans les fossés de la Lanterne,
 qui fit l'objet d'un litige entre le cardinal de Bourbon et la ville,
est loin d'être favorable à la thèse du Père Ménestrier. La délibé-
ration du Consulat prise sur cet objet dit clairement qu'il s'agissait
d'une pêche accidentelle du poisson entré dans les fossés à la suite
 d'une forte crue des deux rivières. D'où s'ensuit qu'en temps ordi-
naire, il n'y avait ni eau ni poisson dans ces fossés.
    Voici les termes de la délibération :
   1475, dimanche 2 juillet. « Les dessus nommez... conseillers
ont loué, ratifié et approuvé la vendition, cession et rémission
faictes par le procureur de la Commune au nom d'icelle ville à
Jehan Faure, mercier, citoyen de ladicte ville, de certaine quantité
de poysson naguères et dernièrement survenue et entrée aux
foussés de la Lanterne pour raison de la croyssue et inflacion des
rivières de la Saonne et du Rosne, au pris de quinze livres tour-
nois. » (BB12, f° 110 r.)
   Le prix de la vente ayant été revendiqué par le seigneur arche -
vêque, en vertu de son droit d'aubaine, les quinze livres furent
consignées entre les mains d'Hugonin Bellièvre, jusqu'à l'issue du
procès (BB 12, f° 113).
   Telle est la cause de la procédure que Ménestrier invoque pour
prouver qu'à cette époque l'eau de l'ancien canal coulait encore
dans les fossés de la Lanterne.


   Je résume ainsi mon opinion sur le canal des Terreaux :
la configuration des lieux s'oppose à ce qu'un bras du Rhône se
soit brusquement détaché du fleuve pour traverser en ligne droite
les Terreaux. Partant on n'a pu endiguer ce cours d'eau pour en
faire un canal.
   Ce canal, si tant est qu'il eût existé, aurait été creusé de main
d'homme; mais il n'est pas permis de supposer une entreprise aussi
chimérique. La navigation eût été impossible, ou du moins exces-
sivement périlleuse, à cause de la violence du courant résultant
d'une chute d'eau de 1 mètre 90 dans une traversée d'environ
650 mètres.
  Il n'y a aucune trace de ce prétendu canal dans la tradition ; il