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214                      LA R E V U E L Y O N N A I S E

n'en est pas dit un seul mot dans les anciens historiens, ni dans
les terriers, ni dans les actes consulaires.
   C'est le Père Ménestrier qui le premier a mis en avant l'idée de
ce canal dans son Histoire consulaire (1696). Sa thèse ne sup-
porte pas l'épreuve d'une saine critique. Les documents sur les-
quels il s'appuie ne prouvent rien ou même prouvent contre lui.
Néanmoins son opinion a été adoptée de confiance par ses contem-
porains et elle s'est perpétuée jusqu'à nos jours, sans se fortifier
d'aucune preuve. Tel est l'empire du préjugé, que l'on répétera
peut-être longtemps encore avec Monfalcon : « Un canal de navi-
 gation communiquait du Rhône à la Saône sur l'emplacement des
 Terreaux ; ce canal étaitfréquenté ; des barques chargées de mar-
 chandises le traversaient sans casse, et ses deux rives étaient cou-
 vertes d'habitations particulières et de guinguettes fréquentées par
 les négociants lyonnais et par les mariniers {Histoire monu-
 mentale, t. I, p. 85)' ».
                                                        B,   VERMOREL



   I Ménestrier a fait graver pour son Histoire consulaire, à une échelle réduite
le grand plan scénographique représentant la ville de Lyon vers le milieu du xvili
siècle, dont l'original est aux Archives. Dans l'un des cartouches qui sont restés en
blanc sur le plan original, Ménestrier a fait graver sur sa copie une légende où il
dit : « On voit sur ce plan les .vestiges de cet ancien canal de communication entre
le Rosne et la Saône qui a retenu le nom de Terreaux qui signifie fossés, parce
qu 'une partie de ce canal resta en forme de fossé quand on l'eut desséché. Cependant
les murs estaient vers la chapelle de Saint-Marcel, où était une des anciennes portes,
et l'autre au quartier nommé du Griffon. »
   Ce plan, tiré à pari et répandu dans le commerce, n'aura pas peu contribué à
accréditer son roman d'un canal navigable entre le Rhône et la Saône, conslruit par
les Romains.