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LES FORTIFICATIONS I)B LYON 209 honore sancti Martini dieata, ubi Domnus Raijnaldus abbas prdsesse videtur, etc. » Ces actes ont été passés sous huit ou dix abbés différents et sous les règnes de Raoul et de Conrad, rois de Bourgogne. « Après avoir examiné soigneusement ces titres et considéré l'ancienne disposition de Lyon, dans les cartes les plus antiques que j'ai pu recouvrer, J'ai trouvé qu'anciennement il y avait un canal de communication entre le Rhône et la Saône, depuis le port de Saône que l'on nommait la Feuillée, derrière la grande boucherie, jusqu'au delà du jardin de l'hôtel de ville; et toute cette étendue dont une partie se nomme encore les Terreaux, d'un nom qui signifie un fossé en langage lyonnais, était un fossé ou canal où, du temps des Romains et même avant leur venue dans les Gaules, se tenaient tous les bateaux des marchands qui trafiquaient sur le Rhône et sur la Saône ; et ce lieu se nommait alors in Canabis , comme j'ai déjà observé et justifié par des inscriptions. « La rue que l'on nomme les Eeloisons était l'écluse de ce ca- nal que l'on faisait écouler dans la Saône par une autre rue qui est encore nommée le Baissard, parce que c'était par là que l'eau baissait. C'est de ce canal qu'il faut entendre ce que Grégoire de Tours a écrit au livre V de son histoire, que la cinquième année du règne de Childebertil y eut de si grandes inondations que toute la Limagne d'Auvergne ne put être semée et que le Rhône et la Saône s'étant joints et débordés renversèrent une partie des mu- railles de Ljrou : « Rhodanas cum Arari conjunctus ripas ex- cédents grave damnum populis intulit, muros Lugdunensis civitatis aliqua ex parte subvertit. » Je dis que cela ne se peut entendre que de ce canal de communication entre les deux rivières qui, ne pouvant plus contenir une si grande abondance d'eaux, ren- versa les murailles de la ville qui étaient sur les bords de ce fossé; car la ville se terminait de ce côté, et l'une de ses portes était à la Pêcherie auprès de la Platière, et l'autre à l'entrée de la rue Lan- terne vis-à -vis les grands Carmes, et se nommait la fausse porte de la Lanterne. Les murailles qui fermaient la ville du côté du midi s'étendaient depuis le port dit de Ghalamont près la Mort- qui -trompe jusqu'au Rhône devant la place des Cordeliers dont le lieu qu'ils occupent à présent était hors la ville, aussi bien que les MARS. ISSi. — T. I. 14