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210                      LA R E V U E LYONNAISE
deux Grenettes et tout l'espace qui s'étend depuis la rue Mercière
jusqu'à Ainay. Aussi l'inondation ne pouvait pas dece côté-là r e n -
verser les murailles que toute cette partie de ville mettait à cou-
vert des débordements de ces deux rivières. Enfia nous avons vu
de nos jours une partie de cet ancien canal sur lequel l'hôtel de
ville a été bâti. Et c'était avant l'an 1646 le lieu où l'on s'exerçait
à tirer à l'arquebuse.
   « Gomme l'an 1462 la ville fit des procédures contre le cardinal de
Bourbon pour les fossés de la Lanter.ieoù. elle avait droit de pêche.
Ce qui fait voir que ce devait être encore alors .une partie de l'an-
cien canal, puisqu'il y avait du poisson. »
   Dans la dissertation VI, page 36, Ménestrier ajoute : « On voit
encore aujourd'hui dans les caves de plusieurs maisons bâties sur
la côte Saint-André ou Saint-Sebastien des souterrains, des voûtes
et des restes de canaux... dont les eaux après avoir été employées
à divers usages, se déchargeaient dans le canal des Terreaux qui
n'a jamais été le fossé de la ville, qui était plus haut au quartier
du Griffon dans le Petit-Forez devant la chapelle de Saint-Marcel,
l'église delà Déserte et la rue Saint-Vincent, puisque les portes de
la ville de ce côté s'appelaient Porte du Griffon et Saint-Marcel.
 La porte de la Lanterne et la porte de la Pêcherie qui étaient
 proches la Feuillée sont nommées fausses portes parce qu'elles
 ne servaient que pour aller à ce canal et n'étaient pas portes de
 ville. »
   Aucune des raisons données par le Père Ménestrier n'im-
plique l'existence d'un canal navigable aux Terreaux.
   Assurément les actes du Gartulaire cité établissent qu'il fut un
temps où Ainay était une île ; mais le cours d'eau qui formait cette
île pouvait passer partout ailleurs qu'aux Terreaux, comme par
exemple (et bien plus naturellement) dans les prairies de Belle-
cour, ou dans les terrains déprimés appelés le Plat d'Ainay*.

  1 Dans un acte de 1235, il est dit que Guillaume, abbé d'Ainay,et ses moines abé-
névisent aux Frères Pontifes (qui travaillaient à la reconstruction du pont du Rhône
écroulé en 1190 lors du passage des armées des Croisés), un grand terrain situé adroite
du pont sur le bas du Rhône, à la condition, entre autres, que les Frères Pontifes
seront tenus de faire les travaux nécessaires pour détourner le courant du fleuve qui
«s jette sur Sainte-Hélène et menace de couper les terres et possessions de l'abbaye.
(Cartulaire d'Ainay, H. 4507, f 22.)