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       CLAUDE DE RUBYS ET LA L I B E R T É DE T E S T E R                      169
   Ces députés furent donc de nouveau convoqués dans chaque
bailliage, et, de guerre lasse, finirent, sauf de rares exceptions, par
donner leur consentement en .1575. Un arrêt du parlement de Di-
jon, du 15 décembre de la même année, promulgua en conséquence
la liberté de tester dans le duché de Bourgogne, soit pour la no-
blesse, soit pour le tiers état 1.
   Parmi les gentilshommes qui avaient le plus contribué à cette
révolution des états, figurait en première ligne Nicolas deBauffre-
mont, baron de Sennecey, chevalier de l'ordre du roi, qui venait de
prendre une glorieuse part à la bataille de Moncontour. Bailli de
Chalon-sur-Saône, ancien élu de la noblesse, de ce bailliage, fer-
vent catholique et l'un des chefs de l'Union fondée par le cardinal
de Lorraine, admis aux conseils de la couronne, qui lui confia un
peu plus tard la charge de grand prévôt de l'hôtel, Nicolas de
Bauffremont avait exercé une grande influence sur les délibérations
de l'assemblée provinciale, et son activité n'avait pas été étrangère à
l'adoption de la mesure qui avait éveillé la défiance et soulevé les
murmures de la bourgeoisie bourguignonne. 11 ne se tint pas satis-
fait par la victoire officielle qu'il avait remportée en déterminant le
tiers à solliciter lui-même la promulgation de la réforme ; il voulut
convaincre jusqu'aux dissidents eux-mêmes et leur démontrer qu'elle
réalisait un progrès considérable sur les dispositions rigoureuses
et étroites de l'ancienne Coutume. Il était allié à Claude de Rubys par
sa femme, fille de Claude Patarin, premier président du parlement
de Bourgogne et de Françoise de Rubys 2 . En lui adressant le texte
de la nouvelle loi, qui était en grande partie son œuvre, il était as-
suré qu'elle trouverait un chaleureux approbateur dans l'ardent
conseiller au présidial de Lyon, ami complaisant, parfois même un
peu servile, et d'ailleurs grand partisan du droit écrit, qu'il appli-
quait chaque jour et dans le respect duquel il avait été élevé. Son
attente ne fut pas trompée : Claude de Rubys prit feu à la lecture
des articles qui consacraient la liberté de tester en Bourgogne ; il


  i V. cet arrêt dans Bouhier, fc. I. p. 124.
  2
     V. Nicolas, Claude et Georges de Bauffremont, baron de Sennecey, par
L. Niepce, Lyon, Moug'iu-Rusaud, 1877 ; Pernetti, Les Lyonnais dignes de mé-
moire, t. I, p. 228 ; Golombet, Études sur les historiens du Lyonnais, t. 1, p. 62.