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112                         LA REVUE LYONNAISE
Victor Teste, architecte de Vienne, ami de Boitel, et qui, chargé
un jour par Couchaud d'étudier un projet de façade d'église, avait
fait au beau milieu de la feuille une rose à meneaux, qu'il avait soi-
gneusement passée à l'encre, attendant de faire le reste. Comme
Vàlère ouvrait de grands yeux étonnés, Teste lui montra son front :
« Le reste est fait là », dit-il.
   En ce temps les journaux de Lyon paraissaient le matin. Valère
arrivait à sept heures chez Kauffmann. Avant neuf, tout était fini.
Et Valère, se voyant gagner des sommes folles à si bon compte,
ne se pouvait retenir de penser qu'àlui aussiles socialistes auraient
pu reprocher d'être « un parasite », et de« s'engraisser delà sueur
du peuple ! »


L'insurrection du 14 juin. — Le maire Réveil. — Les visites domiciliaires — Le fasil et la...
  — La Société des Amis de Tordre. — Le docteur Commarmond. — Laprade. — Le marquis
  de Meiffras.


     Mais les mauvais jours étaient venus. Le 14 juin 1849, au soir, la
 ville était en ébullition. Il arrivait des troupes. Un bataillon du 56e,
 venu d'Irigny, était rangé en bataille devant la préfecture. Dans la
 rue Centrale, on se faisait passer de petits bulletins annonçant
 qu'à Paris les représentants qui formaient la fraction dénommée
 la Montagne, s'étaient constitués en assemblée nationale et avaient
,décrété l'arrestation du prince Louis-Napoléon. A l'hôtel de ville,
 le maire était en permanence avec ses adjoints et les conseillers
 municipaux, Réveil, toujours prudent, ne se prononçait point en-
 core pour le gouvernement. Il disait à Chavant et à Fayolle, avec
 conviction, en parlant de la Constitution de 1848 : « Cette fois on
 ne peut nier que la pauvre fille n'ait été déflorée. »
     Le lendemain on se battait à la Croix-Rousse, à la Grand'-Côte,
 dans les rues Neyret, Masson, I-mbert-Colomès, où il y avait des
 barricades. Valère, durant le feu de l'insurrection, se trouvait en
 visite dans une maison du quai d'Albret. Il sortit vers les deux ou
 trois heures. Les balles tombaient jusque sur le pont Morand. Le
 pont passé, il trouva barrées les rues Lafond et Puits-Gaillot. Il
 prit le quai de Retz. Des coups de feu partaient de la rue Basseville
  et delà rue du Pas-Étroit. Le soir, l'insurrection prise de face par