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44 LA REVUE LYONNAISE sé, on verra qu'Hippocrate ne fut qu'un vulgarisateur de la méde- cine ancienne des temples de l'Orient, qu'Euclide et Archimede, élèves d'Alexandrie, se formèrent,en Egypte, à l'étude des sciences mathématiques léguées par l'antiquité indoue. « Chose étonnante, en voyant cette antiquité grecque, qui tout à coup et presque sans passé nous apparaît dans toute sa splendeur artistique, philosophique, scientifique et littéraire, jusqu'à nos jours le monde moderne ne se douta jamais qu'il y avait là l'œuvre de cinquante à soixante siècles au moins et de plusieurs centaines de générations d'hommes. « Ils ne se doutaient pas que derrière Homère, Hérodote, Socrate, Platon, Eschyle, Thucydide, Protagoras, Anaxagore, Sophocle, Euripide, Aristophane, Cratinus,Sapho, Tyrtée, Phidias, Appelles, Callicrate, Xeuxis,Pharrasius, Euclide, Archimede, Hippocrate, et une foule d'autres, se trouvaient quatorze à quinze mille ans de l'ère indoue et de civilisation orientale, et que le grec était du sans- crit presque pur 1 ! . . . » - En nous révélant des choses aussi extraordinaires, M. Jacolliot s'est senti obligé de nous expliquer comment il se trouvait être le premier qui en possédât le secret. Bien qu'il eût l'habitude de considérer ses lecteurs comme fort discrets, il lui sembla difficile, en effet, d'admettre qu'ils ne lui demandassent pas pourquoi des in- dianistes qui ont passé une partie de leur vie dans l'Inde et qu'il cite avec éloge, comme W. Jones et Colebrooke, par exemple, se sont tus sur des faits d'une pareille importance. Aussi daigne-t-il prévenir cette question, à laquelle du reste rien n'est plus simple . pour lui que de répondre. L'Inde qu'ont connue et explorée les sa - vants anglais, dit-il en substance, est celle du nord, c'est-à -dire une contrée dévastée à différentes reprises par les invasions musul- manes et mongoles, où les traditions brahmaniques ont été rom- pues, les manuscrits détruits, et les arts éteints. Dans l'Inde du sud, au contraire, qui a été préservée de ces -calamités par sa situa- tion géographique, l'ancienne civilisation est restée intacte, et c'est à son foyer qu'à une époque plus calme, celle du nord a essayé de i Les Fils de Dieu, p. 167-168.