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syndics des Etats du Dauphiné condamnés aux dépens se montant à 10.000
livres envers le roi et à pareille somme envers l'accusé.
      Bien que « sa modération après cette victoire lui ait fait de ses ennemis
autant d'admirateurs », Claude de Bellièvre résigna ses fonctions quelques
années après, en 1549, en faveur de son fils aîné Jean. Puis il rentra à Lyon
où il fut nommé échevin honoraire et perpétuel, séjourna quelque temps à
Paris en 1550, voyagea en Italie, et revint dans sa ville natale où il devait
finir ses jours le 2 octobre 1557, au milieu de ses collections, de ses livres et
de ses beaux manuscrits qu'il étudia avec passion jusqu'à sa mort. Il fut
inhumé à Saint-Pierre-le-Vieux1.
      De la bibliothèque de Claude de Bellièvre, nous connaissons l'inven-
taire. C'est un ensemble de livres d'érudition et de travail, sans grand souci
d'art et de bibliophilie3. Mais nous avons quelques indications sur ses
collections de médailles et d'antiquités, réunies dans sa maison, au pied du
 Gourguillon, qu'il a décrite dans le Lugdunum priscum, sous le titre Nostrce
 cèdes Lugduniz. C'est un petit morceau charmant de très bon latin, dont
voici la traduction : « Notre maison est située au confluent de la Saône et du
Rhône. Au pied de cette colline sur laquelle Munatius Plancus, disciple de
Cicéron, amena une colonie romaine. A cet endroit sort de terre une source
utile et agréable d'eau très pure, elle vient du sommet de la colline 4. A la
maison il y a un puits, dont l'eau est tiède pendant l'hiver et glacée, beau-
coup plus qu'on ne peut le croire, à l'époque des moissons. L'eau abondante
n'a jamais manqué même pendant la sécheresse et coule toujours limpide et
pure du rocher même. Il est aussi assez avantageux pour nous que la plu-
part des gens qui viennent de la campagne pour se rendre aux différents
marchés de la ville passent devant le seuil de notre maison. Nous avons la
vue sur quatre chemins, et, ce qui est surtout appréciable, c'est que la partie
intérieure de notre maison, regardant le soleil levant, jouit d'un silence que
 rien ne vient troubler et dont j'apprécie beaucoup la douceur, car je crains


   1. Son épitaphe est au musée lapidaire.
   2. Bïbl. Nat., Inventaire de ses livres, fonds français, mss. 17.526, f. 8a.
   3. Loc, cit., p. 78, édit. Monfalcon.
   4. C'est la fontaine du Gourguillon.