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Verdat de Sure. Les Verdat en étaient propriétaires, lorsque, en 1764, l'ordre de Malte
les assigna en justice pour réclamer ses anciennes pensions. Les Verdat répondaient
que le Cazot avait toujours été de franc-alleu. Il y eut procès interminable, durant lequel
on exhuma des titres vieux de quatre siècles. Leur liasse, grossie des mémoires des
avocats, a été acquise en 1883 par la Bibliothèque de la Ville de Lyon *.
     Des Verdat, le Cazot passa aux Bruyset de Sure, puis aux de la Poype (1828) et
aux Garniers des Garets (1834) qui en sont restés propriétaires jusqu'en 1902. Cette
terre appartenait encore l'an dernier (1920) à Madame Ernest Deloule, qui a bien
voulu compléter, par ses renseignements, ceux que fournit le dossier de la Biblitohè-
que. Le Cazot, dont le nom accolé à celui des Stuard, puis des Grolier, se rencontre si
souvent dans la chronique lyonnaise des xvie et xvn e siècles, n'est plus, aujourd'hui,
qu'une ferme, moderne, sans aucun vestige de son vénérable passé 3 .



     C'est au printemps de 1535 que Bonaventure des Périers vint se fixer à Lyon. Il y
séjourna jusqu'à mai 1536, puis y revint en 1539 pour y demeurer jusqu'à sa mort
(1544). Il fut admis dans la société littéraire et artiste de notre ville au milieu de
laquelle brillaient tant de femmes de lettres 3. H eut ainsi l'occasion de rencontrer
Jacqueline. Dans les Œuvres, probablement posthumes, du poète, parues à Lyon chez
Jean de Tournes, en 1544, se trouve intercalé un envoy de notre lyonnaise, d'ailleurs la
seule poésie d'elle que l'on ait pu découvrir. Ce sont quelques vers sur l'amour aux-
quels a répondu des Périers. Malgré qu'elles aient été publiées bien des fois 4, nous
citerons ces pièces toutes « parfumées, au dire d'un biographe de Bonaventure, de la
galanterie du temps ».
                      « Envoy : par Jacqueline de Stuard, lyonnoise.
                      « O quel effort cruel et dangereux
                      Quand, contre Amour, Amour faict résistance !
                      O que celuy est vrayment malheureux,
                      Qui contre soy ha soymesme en deffense !
                      Je sens en moy ceste grande violence
                      Estant contrainte à autre m'addresser :
                      Mais qui pourrait de cela me presser,
                      Veu que changer n'est point à mon usage i
                      Amour luy mesme, il le me faict laisser
                      Pour me venger de son tort et oultrage

      1. Bibliothèque de la ville de Lyon, manuscrits, fonds général, n os 1756 et 1755. C'est dans ce dossier que
j'ai puisé tous les actes relatifs au Cazot, non accompagnés de références.
      a. Renseignements obligeamment fournis par Madame Ernest Deloule et M. l'abbé Bernard, curé de
Saint-Marcel (Ain).
      3. Adolphe Chenevière, Bonaventure des Périers, Paris, Pion, 1886, passim, notamment p. 34, 35, 45,
48,68,72,100,113.
      4. Notamment dans Breghot du Lut, op. cit., p. 208. — Chenevière, op. cit., p. 73,