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                                       Response
                   Le cueur qui dict qu'à changer le contrainct
                   Contraire Amour, d'Amour n'a congnoissance,
                   Car qui bien ayme, à bien aymer s'astrainct,
                   Doubtant d'Amour la cautelle et puissance.
                   Il est si fin ce Dieu de Jouissance,
                   Que comme il fçait par semblans attrapper
                   Ainsi il fainct de laisser eschapper
                   La Proye, à fin d'esprouver sa constance,
                   Mais s'elle cuyde enfin s'émanciper,
                   Il ha pour elle assez de résistance » I .
      Ces dizains, de même qu'ils ont sauvé de l'oubli la réputation poétique et même
 le nom de Jacqueline Stuard, l'ont fait passer en même temps pour l'ami de Bonaven-
ture des Périers. M. Desvernay, prenant le texte à la lettre, a esquissé un roman :
 Bonaventure s'était épris de Jacqueline, mais elle le repoussa après avoir agréé ses
 premiers hommages 3 . M. Chenevière a placé son nom aux côtés de celui de la dau-
phinoise Claude de Bectoz, comme évoquant dans le recueil des Œuvres, un souvenir
 « galant ». Il a même parlé de la « passion » du poète pour la belle « lyonnaise » 3, celle
que Monfalcon, appliquant à la fille la réputation faite, il y a un siècle (1827), à la
mère, avait qualifiée de « si belle et si agréable que les plus grands personnages recher-
chaient sa société » 4. Envoy et Response ne sont-ils pas tout simplement l'écho de ces
poésies du genre amoureux telles qu'aimaient à en échanger les beaux esprits du
temps i
      En 1544, quand ils parurent, des Périers venait de mourir. Mais madame la
Trésorière de Crémone, et peut-être même son vieux mari, avaient toujours une
situation dans le monde lyonnais.
      Auraient-ils laissé publier ces vers, s'ils n'avaient été autre chose qu'un exercice
de littérature galante { Probablement oui, car à cette époque on était, du moins en
apparence, assez facile sur ce point.
      On a prétendu enfin que, dans le troisième dialogue du Cymbalum Mundi, c'est
Jacqueline que représenterait la Célia vaincue par l'Amour 5. Il y a, en réalité, parmi les
amies de Bonaventure, tant de nobles et belles dames, que ce jeu des clefs sera tou-
jours embarrassant pour les chercheurs.


    La dernière mention que l'on rencontre de Georges Grolier est du 28 octobre

   1. Bonaventure des Périers, Œuvres, Lyon, Jean de Tournes, 1544, p. 184
   2. Desvernay, Bonaventure des Périers (Lyon-Revue, 1884), p. 323.
   3. A. Chenevière, op. et loc. cit.
   4. Monfalcon, op. et loc. cit.
   5. Desvernay, op. et loc. cit.