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— 57 — général capable de les arrêter. En 1301, Michel IX avait été battu par Osman. Andronic II avait eu beau employer contre eux les Bulgares (1306), les Serbes de Miloutine (1314), et même des Mongols de Perse, Osman, qui avait confié le commandement de ses troupes à son fils Urchan, n'en conti- nuait pas moins ses conquêtes. Andronic II, sur l'intervention d'Isaïe, rappela Philanthropène, « dont la vertu était restée intacte, au milieu de si nombreuses vicissitudes » x. Le général aveugle revint, et, malgré sa cécité, remporta encore de brillants succès. Philadelphie, pour la seconde fois, était assiégée par les Turcs. 3 Une première fois, l'énergie de son métropolite, Théolepte, aidée du cou- rage des Catalans, l'avait sauvée. La situation de la ville était, cette fois, plus critique. Andronic II n'avait pas de troupes à envoyer à son secours, les vivres se faisaient rares et la ville ne pouvait guère tenir longtemps. Confiant en la haute valeur de Philanthropène, et surtout en sa popularité chez les Turcs, Andronic II l'envoya « sans soldat et sans argent ». Il ne se trompait pas. Avant même d'être en vue de la ville, Philanthro- pène vit arriver à lui les émirs de l'armée assiégeante. Ils avaient appris son arrivée et, sans tarder, venaient le saluer. Ils conservaient tous le souvenir de ses bienfaits, car il avait sauvé les uns d'une mort certaine et appris aux autres à vaincre. Bref, ils s'offraient à exécuter ses volontés. Philanthropène leur demanda de lever le siège de la ville. Ils acceptèrent et même, avant leur départ, ravitaillèrent abondamment Philadelphie, décimée par la famine. Ce succès inespéré et que seul, peut-être, Philanthropène pouvait remporter, lui rendit la faveur des Basileis. C'est à cette époque que N. Gregoras le connut et devint l'un de ses admirateurs et amis. Philanthro- pène revint à Byzance mais il n'y séjourna pas longtemps. Andronic III, à en croire Gregoras, le contraignit, peu après la victoire de Philadelphie, à se retirer de nouveau loin de la capitale. Philanthropène alla vivre dans un petit pays perdu, voulant montrer ainsi qu'il était aussi grand dans le silence de la vie privée que dans la bruyante allégresse des victoires et faire regretter à Byzance la perte qu'elle 1. N. Grég., VIII, 1 3 — 3. là . — 3. Id.