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général capable de les arrêter. En 1301, Michel IX avait été battu par
Osman. Andronic II avait eu beau employer contre eux les Bulgares (1306),
les Serbes de Miloutine (1314), et même des Mongols de Perse, Osman, qui
avait confié le commandement de ses troupes à son fils Urchan, n'en conti-
nuait pas moins ses conquêtes.
      Andronic II, sur l'intervention d'Isaïe, rappela Philanthropène, « dont la
vertu était restée intacte, au milieu de si nombreuses vicissitudes » x. Le
général aveugle revint, et, malgré sa cécité, remporta encore de brillants
succès. Philadelphie, pour la seconde fois, était assiégée par les Turcs. 3
Une première fois, l'énergie de son métropolite, Théolepte, aidée du cou-
rage des Catalans, l'avait sauvée. La situation de la ville était, cette fois,
plus critique. Andronic II n'avait pas de troupes à envoyer à son secours,
les vivres se faisaient rares et la ville ne pouvait guère tenir longtemps.
Confiant en la haute valeur de Philanthropène, et surtout en sa popularité
chez les Turcs, Andronic II l'envoya « sans soldat et sans argent ».
      Il ne se trompait pas. Avant même d'être en vue de la ville, Philanthro-
pène vit arriver à lui les émirs de l'armée assiégeante. Ils avaient appris son
arrivée et, sans tarder, venaient le saluer. Ils conservaient tous le souvenir
de ses bienfaits, car il avait sauvé les uns d'une mort certaine et appris aux
autres à vaincre. Bref, ils s'offraient à exécuter ses volontés. Philanthropène
leur demanda de lever le siège de la ville. Ils acceptèrent et même, avant
leur départ, ravitaillèrent abondamment Philadelphie, décimée par la
famine.
      Ce succès inespéré et que seul, peut-être, Philanthropène pouvait
remporter, lui rendit la faveur des Basileis. C'est à cette époque que
N. Gregoras le connut et devint l'un de ses admirateurs et amis. Philanthro-
pène revint à Byzance mais il n'y séjourna pas longtemps. Andronic III, à
en croire Gregoras, le contraignit, peu après la victoire de Philadelphie, à se
retirer de nouveau loin de la capitale.
     Philanthropène alla vivre dans un petit pays perdu, voulant montrer
ainsi qu'il était aussi grand dans le silence de la vie privée que dans la
bruyante allégresse des victoires et faire regretter à Byzance la perte qu'elle

   1. N. Grég., VIII, 1 3 — 3. là. — 3. Id.