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— 49 — Philanthropène, assurément, profita de l'expérience et du crédit de ses aïeux, mais ce furent surtout ses qualités et sa science qui lui ménagèrent rapidement la faveur d'Andronic II. Aussi, quoique jeune, le basileus le nomma-t-il, vers 1294, au commandement en chef des troupes d'Asie Mineure. Sa nomination n'alla pas, du reste, sans difficultés. Les généraux de valeur ne manquaient pas à Byzance. Ils intriguèrent ; mais Andronic se décida pour Philanthropène, « car sa réputation le désignait comme étant seul capable de sauver l'Asie qui s'écroulait »x. Philanthropène partit donc prendre possession de son poste. Il était accompagné du protovestiarite 2 Livadaire, général âgé, mais de grande expérience, chargé d'administrer la région des villes d'Ionie et celle de Neocastra 3. m Dès son arrivée en Asie Mineure, Philanthropène engagea la lutte contre les Turcs. Ces derniers, ne rencontrant plus de résistance, venaient de franchir le Méandre et en ravageaient la rive gauche. Philanthropène avait sous ses ordres les troupes les mieux aguerries de l'empire, et, en particulier, une excellente cavalerie formée de Cretois. Il attaqua vigoureu- sement les Turcs, leur infligea de sanglants échecs et réussit à les maintenir sur la ligne du Méandre. Il parvint même à sauver Milet, importante ville fortifiée, à l'embouchure de cette rivière. Ce dernier succès contribua beau- coup à établir sa réputation et le révéla diplomate aussi fin que général habile 4. Il y avait, en avant de Milet, une forteresse appelée la forteresse des Deux Collines. Elle s'élevait, dans une île et était entourée de murailles dominant la mer. C'était un ancien monastère, conquis récemment par les Turcs, qui l'avaient transformé en forteresse et mettaient à l'abri de ses mu- railles les femmes et les enfants des familles nobles. Y vivait alors, depuis r. M. Plan., let. 118 3. Chef des vestiarites, chargé d'apporter les vêtements du basileus au moment où il les met et de les emporter quand il se déshabille. 3. Pachym, Id., III, 9. 4. Pachym, Id. — N. Grég., VI, 8. Rev. Lyon. 4