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 la direction de l'Eglise de Lyon, comme évêque, des missionnaires iront
 évangéliser la vallée de la Saône et remonteront jusqu'aux confins de la
 Bourgogne. Cet éclat ira en diminuant à mesure que diminuera aussi le rôle
 politique de la cité. La fondation d'un véritable patriarchat en faveur de
 l'archevêque d'Arles relègue momentanément Lyon au second rang.
      Les Actes des Conciles qui se tinrent si nombreux dans la vallée du
 Rhône constituent, avec les œuvres de Sidoine Apollinaire, de saint Avit et
 de saint Eucher, les documents principaux de notre enquête, auxquels il
 faudrait joindre les renseignements que nous donnent les ouvrages histori-
 ques de saint Grégoire de Tours, particulièrement sur le culte de nos saints
locaux. Il semble que, pendant toute cette période du haut moyen âge
l'âme lyonnaise reçoive très profondément l'empreinte du génie latin.
      Quelle fut l'attitude de Lyon dans les grandes crises qui ébranlèrent
alors l'Eglise en Occident : l'arianisme et le pélagianisme ? L'Hérésie arien-
ne a exercé son action sur les âmes, surtout pendant la domination burgon-
de, et cependant, à cette même époque, à l'ombre d'un sanctuaire lyonnais,
grandit sainte Clotilde qui conduira Clovis au baptistère de Reims. Quant
au pélagianisme, il revêtit rapidement, dans les Gaules, une forme plus
adoucie, le semi-pélagianisme. Ce fut au monastère de Lérins que s'élabora
cette théorie bien faite pour plaire à des ascètes par le rôle très considérable
qu'elle donnait à la volonté humaine dans l'œuvre du salut, au préjudice de
la grâce divine. Lérins nous envoya des évêques et des moines. Mais cette
prédominance, dans la vallée du Rhône, des préoccupations d'ordre avant
tout pratique, sur les subtilités dogmatiques venues de l'Orient, c'est bien
là un signe de l'empire qu'avait pris sur les âmes le génie réaliste de Rome.
      A côté de cette étude des œuvres écrites plus rares à cette époque,
pourquoi ne point tenter aussi celle des autres branches de l'activité
humaine, par lesquelles se traduisent aussi nos sentiments religieux :
l'architecture, avec tout son développement ornemental, et la liturgie.
      Sans offrir un ensemble de constructions grandioses comme en élevè-
rent les écoles du nord de la France, les architectes de notre région ont
donné à leurs œuvres des caractères particuliers. Sans doute, le roman de la
région lyonnaise a subi l'influence de l'école bourguignonne, mais il a gardé
les marques essentielles de J'art romain : fidélité au plan basilical sans déam-