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LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE 409 sance de Bonnel. Il va sans dire que lorsque vous voyez M. Lévêque vous lui présentez mes respects; je le voyais souvent ici et je le reverrai ces vacances avec plaisir. Maintenant, je me réjouis bien vivement de ce que les douleurs de ma mère vont mieux. Je pense bien que depuis votre dernière lettre il n'est point arrivé d'incidents fâcheux, d u e je serais heureux si je pouvais, comme l'année passée, la trouver bien portante à mon retour ! J'y compte un peu, mais s'il en est autrement, je serais bien heureux encore de lui tenir compagnie et de chercher à la distraire un peu. Aussi, j'attends ces vacances avec une impatience dont je ne puis exprimer la force; je ne m'ennuie pas ici, je tra- vaille, je n'ai pas d'inquiétude, en un mot, tout va très bien, et cependant, en songeant que dans quelque temps je pourrai être près de vous, j'appelle de tous mes désirs ce moment qui tarde trop à venir. Je suis bien reconnaissant à Olivaint de la lettre qu'il a a écrite à mon frère. Vous avez pu voir par là que l'amitié que j'ai pour lui et que j'exprimais dans ma dernière lettre n'est pas mal placée. Je le remercierai dans quelques jours, en répondant à une lettre bien bonne et bien affectueuse que j'ai reçue de lui jeudi dernier. Ce pauvre garçon doit être bien triste maintenant, car sa sœur est presque mou- rante d'une maladie de poitrine. On lui en parle peu, parce qu'il est très souffrant lui-même; je ne lui en parlerai pas du tout, mais si je le vois ici, ce qui ne peut pas manquer, je crois que j'aurai à le consoler, car il n'est pas probable qu'il retrouve encore cette bonne sœur qu'il aimait tant. Les lettres de mon frère lui ont fait grand plaisir, il est sûr, comme moi, que notre Joannès traversera sans trop de dommage .cet âge si dangereux. Sa gaîté et sa confiance lui reviendront peu à peu, il travaillera avec plus de goût,