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410 HENRI HIGNARD «t nous le verrons un jour un homme sensé, vertueux; laborieux, en même temps qu'un homme de cœur et d'in- telligence. Il me parle aussi de la lettre de mon père et il l'en remercie. Voici à quelle occasion il a écrit à mon frère. Joannès m'ayant laissé voir dans quelques lettres plu- sieurs symptômes de découragement et de marasme que je connaissais bien, puisque, par malheur, j'ai passé moi aussi par cet état, et j'espère bien qu'il y restera moins que moi, je lui envoyai une lettre d'Olivaint dans laquelle se trou- vaient plusieurs choses qui avaient rapport à cela, et comme, par un sentiment bien naturel, il voulait vous épargner la connaissance de ces petites épreuves, je lui envoyai cette lettre chez ses patrons. Maintenant, mes bons parents, je désirerais bien que vous ne parussiez pas vous occuper trop de cela ; ne lui en parlez pas, seulement, montrez-lui beaucoup d'amitié et ne vous étonnez pas si quelquefois il n'y répond pas sur-le-champ. Je suis con- vaincu par la propre expérience de ce que j'ai ressenti que c'est le meilleur moyen de le guérir vite. C'est une maladie à laquelle n'échappe personne de ceux qui ont une vie intellectuelle; quelques-uns y meurent lorsqu'ils sont aban- donnés à eux-mêmes, mais mon frère a de bons amis, c'est'à -dire les miens; en outre, il a des sentiments reli- gieux, avec cela, il n'a rien à craindre. Moi, qui n'avais pas de frère aîné, j'ai eu plus à faire. , Veuillez prier Eugène d'agréer mes excuses si je ne lui écris pas en propre, vu que j'ai très peu de temps. Voici du reste les renseignements qu'il me demande. La meilleure grammaire italienne est celle de Vergani, qu'il pourra trou- ver chez un bouquiniste et qu'il ne doit pas payer plus de 2 francs. Pour le dictionnaire, il fera bien de consulter le maître qu'il prendra. Le seul que je connaisse, celui de