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270          LES PEINTRES SUR VERRE A LYON

serait difficile, sinon impossible, à faire en ce temps-là
à Lyon, où la liberté du travail était à peu près entière,
surtout dans une branche de l'art qu'on peut regarder
comme la plus étroite et dont la culture a été toujours
et partout relativement rare.

   La politique libérale, qui servit si bien les intérêts
de la ville et qui seule put longtemps les servir, paraît
avoir été pratiquée de tout temps. Elle fut accentuée
par l'établissement des foires, et les anciens rois, pour
ce qui dépendit d'eux, accordèrent et renouvelèrent,
par un privilège spécial et formel, « la liberté du
commerce et franchise aux Ouvriers et Artisans ».
C'était donner à ceux-ci l'indépendance personnelle,
c'était la liberté du travail. Ces lettres patentes plu-
sieurs fois renouvelées, qui furent une exception en
France, furent même confirmées par les déclarations
du roi de 1641 et de 1661, que l'esprit du Consulat
lyonnais avait inspirées; Colbert les respecta.
   Nous essaierons de montrer quelque jour comme est
fausse la prévention qui règne contre l'esprit et le tem-
pérament du peuple lyonnais en matière d'art. Les tra-
vaux de cet ordre n'ont certes pas fait défaut ; les aptitudes
et les entraînements de cette population ont répondu tou-
jours aux besoins inséparables de ses entreprises, de ses
progrès et de ses prospérités. Mais tout a eu à Lyon,
 dans cette direction, un caractère très particulier. C'est
dans l'histoire politique, comme dans l'histoire écono-
mique, de la ville qu'il faut chercher l'explication de
singularités qu'on n'a pas voulu voir ou qu'on a niées
par une étrange méprise.
   Dans les deux siècles et demi dont il s'agit, du milieu