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DU XIVe AU XVIe SIÈCLE 271 du xive siècle ( i ) à la fin du xvie siècle, 170 verriers, avons-nous dit, mais en même temps, 750 peintres et enlumineurs, 200 sculpteurs, T50 modeleurs ou gra- veurs de médailles ou de monnaies, 900 orfèvres. Nous ne comptons ni les tailleurs d'histoires ou graveurs sur bois ni les imprimeurs ni les ouvriers de la manufac- ture de draps d'or, d'argent ou de soie, parmi lesquels il y en a eu qui auraient droit à une place dans l'his- toire de l'art. Nous allions même oublier les horlogers, au nombre de plus de 100, aussi au xve et au xvie siècle, dont les ouvrages ciselés ou gravés tenaient alors de l'orfèvrerie ou de la bijouterie; les potiers de terre, une cinquantaine au xvi e siècle, dont plusieurs ont fait de la faïence peinte décorée d'histoires « en façon de celle d'Italye. » Un personnel de cette qualité représente, pour une ville dont la population était faible en nombre par rapport à l'importance et à l'influence de la cité, une grande force qui s'est manifestée par la harcjiesse, l'éten- due et la diversité des entreprises, par l'accroissement de la richesse. Le travail ne pouvait guère être appli- qué à des œuvres brillantes et du caractère le plus élevé dans un milieu aussi éloigné du souverain, aussi étranger aux pompes et aux élégances de la Cour et aussi indépendant (2). La richesse était sans doute une (1) Nous n'avons pas remonté au-delà de 1350, parce que les archives du département du Rhône et celles de la ville de Lyon dans lesquelles nous avons recueilli les documents originaux fondement de nos études, ne nous auraient fourni que de trop rares pièces antérieures. (2) Lamartine avait le sentiment de cette nature complexe des hommes et des choses quand il écrivait : « Lyon a montré souvent un grand peuple, rarement de grands hommes. »