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                 EN ALLEMAGNE AU XVIIe SIECLE                     249

 vie d'un chevalier accompli, veillant avec soin sur l'hon-
 neur de sa race, se distinguant dans tous les tournois. D'un
 tempérament ardent et facilement irritable, il avait eu
 plusieurs duels, un entre autres à cheval, sur la Wartha
 alors gelée, avec celui qui devint plus tard le colonel de
 Wildberg. Sa culture intellectuelle était remarquable : il
 comprenait le latin, l'espagnol, le français, parlait l'italien
 comme l'allemand sa langue maternelle, et écrivait dans
 cette dernière langue avec une perfection rare. 11 protégeait
 les savants, et plusieurs lui dédièrent leurs ouvrages. Sei-
gneur important de la Silésie, marié à une princesse delà
famille royale polonaise des Piasts, beau-frère de deux
princes silésiens, il occupait dans l'Empire un rang assez
élevé pour que l'électeur de Saxe lui eût demandé d'être le
parrain d'un de ses enfants. Aimable et d'un abord facile,
il avait de nombreux amis et exerçait autour de lui une
grande influence. Ses serviteurs lui étaient très attachés et
conservèrent longtemps son pieux souvenir. Peut-être eut-
il trop d'ambition.
   Schaffgotsch avait demandé à être enseveli auprès de sa
femme, dans le tombeau de sa famille à Greiffenberg : ce
dernier vœu ne fut pas rempli.
   Toute condamnation d'un personnage riche réjouissait
alors la Cour de Vienne, parce qu'elle s'en partageait les
dépouilles. Après la mort de Schaffgotsch, ses biens furent
confisqués et distribués à diverses personnes. L'empereur
donna la principauté de Trachenberg au général Hatzfeldt.
Ses enfants ( i ) perdirent ainsi une moitié de l'héritage de



  (i) Schaffgotsch avait eu six enfants; il en laissa quatre vivants.
L'électeur de Saxe intervint en leur faveur.