Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
          DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS                141

comparaison de la leçon autrement sévère que les cou-
pables menées du prince d'Orange fourniraient bientôt au
vaillant bailli l'occasion d'infliger aux bourguignons sur la
terre dauphinoise ?

   Lecture faite des lettres, adressées à la ville, où Louis
de Châlon se plaignait de la prise de quatre de ses chevaux
en Dauphiné, Humbert de Grôlée eut bien vite mis Messieurs
les échevins au courant de ce qui s'était passé. C'était des
plus simple.
   N'eût-il pas manqué au principal devoir de sa charge,
lui, le représentant de l'autorité royale et le premier chef
militaire du pays, s'il fût resté indifférent aux « maux innu-
mérables et choses inhumaines » qui se commettaient
incessamment, du côté du Dauphiné, par le fait des oran-
gistes. Messieurs les conseillers n'ignoraient pas que,
depuis quelque temps, il travaillait avec une poignée de
braves, à rétablir quelque sécurité dans les campagnes par
de fréquentes rondes de police dans la direction d'Anthon.
Ce qui donnait un vain prétexte à l'étonnante réclamation
du prince, c'est qu'un jour la petite troupe de Grôlée s'était
heurtée aux bandits bourguignons et que ceux-ci, pris de
peur, s'étaient sauvés laissant aux mains des « compagnons
lyonnais » quatre de leurs montures ( i l ) :
   Le sénéchal pouvait-il être sérieusement accusé d'avoir
commis la moindre infraction au droit ou à l'honneur mili-
taire, en laissant les hommes de son escorte emmener ces
quatre pauvres animaux ? Non, évidemment. Aussi, loin
de rougir « d'avoir fait ce qu'il avait fait, s'advouait-il



  (11) Registres consulaires. Séance du 28 décembre 1426.