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                   ENCORE « L A COUZONNAISE »                       40I

   Buvons un coup ; maucorbleu ! — De peur de prendre
la pépie. — Le gosier commence à me cuire ; — Le vin
tiré, il faut le boire. •—• J'aime quand on me dit : « Pouil-
leux », — Fichu gourmand, b             de tueur de poux,—
Tiens-toi bien, b        , tu vas tomber !

                          SIJEUMEU COPLÊ

                Parlô-mè de la Dzôneton
                La bôye à Noyé Ratadon ;
                E y ê de Cozon quel é chorta ;
                On a djamé vu Sarmagnôta
                Se drôla ni se degadja,
           Y ê-t-on plâsi de li va prindre on ca,
              E pouâ dé li va haï vola (8).

    Parlez-moi de la Jeanneton, — La fille à Noël Ratadon ;
— C'est de Couzon qu'elle est sortie ; Jamais on n'a vu
fille de Saint-Romain — Si jolie ni si dégagée. — C'est un
plaisir de lui voir saisir un câble, — Puis de lui voir faire le
nœud d'amarrage.


   (8) Ca, ainsi que l'explique très bien M. Rivoire, est câble, devenu
cdbl puis cab, puis ca. Cette chute de la post-tonique et des deux con-
sonnes qui la précèdent est des plus singulières en phonétique. Bat ou
balhî vota, c'est, en patois, ce qu'à Lyon les mariniers appellent
« donner vote », c'est-à-dire replier le bout d'un câble qu'on attache
fortement à l'aide d'une petite corde nommée batafi (voy. Diciionn.
êtymol. du Patois lyonnais, au mot vota). A Couzon, et peut-être
ailleurs, le sens est dérivé à celui de faire le nœud d'amarrage. Voto
est le latin volta. La fille à Noël Ratadon était donc une rude gaillarde,
qui amarrait les sapines de son père de façon à faire l'admiration du
poète. M. V. explique également balhi vota, expression d'un usage
courant à Couzon, par faire le nœud d'amarrage (P.).