page suivante »
CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 395
cations furent exécutés. La garde et le guet furent régu-
lièrement faits autour de la cité et sur ses murailles.
L'abbé Adam du Mont-Saint-Jean, par de fréquentes
visites, activait les travaux, apportant des ressources puisées
au trésor du monastère. On se hâtait avec raison, l'ennemi
avait repris l'offensive, et dès le commencement de 1379,
des coureurs anglais descendus de l'Auvergne venaient
piller nos campagnes, arrêter seigneurs et bourgeois jus-
qu'aux portes de Lyon et en tirer forte rançon (1).
Les Anglais avaient repris Cariât où ils s'étaient forte-
ment établis, comme la charte précédente nous le fait voir
et de là descendaient sur le Forez et le Lyonnais. Les habi-
tants de Chazay revirent donc du haut de leurs murailles
des bandes nombreuses parcourir leurs routes, pillant et
saccageant les maisons isolées et les bourgs sans défense.
Chaque jour l'ennemi devenait plus hardi et se montrait
parfois jusque sous les murs de notre forteresse pour en
observer les défenses et calculer les moyens d'attaque. Cette
terreur continuelle ruinait le pays et menaçait la ville d'une
disette complète.
Alors le châtelain, Jean du Mas, de par l'autorité du roi de
France, qui l'avait revêtu de la dignité de châtelain royal,
et au nom de l'abbé, seigneur baron, convoque le ban et
l'arrière-ban, appelle sous sa bannière tous les nobles vassaux
du voisinage, ainsi que les seigneurs des environs qui,
comme lui, avaient tout intérêt à repousser l'ennemi
commun. Il se trouve bientôt à la tête de forces importantes,
chevauchant sans cesse à la tête de ses hommes d'armes, il
(1) Montfalcon. Hist. de Lyon. L. Perrin, 1859, P- 459-