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396 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS repousse en maintes escarmouches les bandes ennemies. Mais un jour de mai de l'année 1379, l'ennemi apparaît plus nombreux, campé sur les hauteurs qui dominent la plaine de Saint-Antoine, au nord-est de Chazay, et s'apprête à livrer un assaut formidable à cette forteresse qui lui barre sans cesse le chemin (2). En habile capitaine, le châtelain ne leur en laisse pas le temps ; il sort résolument à la tête de ses chevaliers, soutenus par une troupe de gens de pied et attaque avec furie le camp anglais qui se trouvait à peine à un kilomètre des remparts. Le combat fut des plus vifs et dura la journée entière, mais enfin les Anglais lâchèrent pied et furent bousculés des hauteurs dans la plaine de Saint-Antoine, qui borde l'Azergues. L'on fit un riche butin et de nombreux prisonniers ; le chevalier Jean du Mas rentra en triomphe dans Chazay au milieu des acclamations de tous les habi- tants. Depuis ce jour, le lieu qui vit la déroute de nos cruels ennemis prit le nom de Culattes (acculés) qu'il a gardé jusqu'à nos jours. La relation de ce glorieux combat a été précieusement conservée dans les archives de Chazay jusqu'à la Révolution française. Nos pères disaient avoir vue la copie de cette relation donnée par le couvent d'Àinay eni7i5 (3). Nous avons recherché l'original avec le plus grand soin dans le fonds d'Ainay, à Lyon, mais comme tant d'autres pièces importantes, elle a disparu, emportée par quelque main peu délicate qui a fini par l'égarer. A l'appui de notre récit viennent les trouvailles fréquentes qu'on a faites en ce lieu. M. J.-B. Rimbourg montrait une (2) Serrant. Hist. d'Anse, p. 268. (3) Serrant. Hist. d'Anse, p. 265.