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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 341 agréablement surpris et doucement ému en voyant à son chevet la noble châtelaine et sa fille, s'informant avec le plus vif intérêt de son état et de ses souffrances. Elles le réconfortent alors par de douces paroles, elles qui dès le premier jour l'avaient fait entourer des soins les plus délicats. — Bientôt, grâce à cette bienveillance reconnais- sante, grâce aussi à sa jeunesse le jeune Sautefort fut rendu à la santé et à la vie. Mais alors sa généreuse bienfaitrice ne voulut pas qu'il partît rejoindre ses compagnons de fortune et reprendre sa vie nomade. Elle l'attacha à sa maison en attendant que son noble sire, seul capable de récompenser un tel dévouement, fût revenu de ses courses contre les ennemis du royaume. Sautefort, dit Baboin, fut donc obligé de dire adieu à ses compagnons auxquels il distribua généreusement toute la somme d'argent dont on l'avait gratifié. Quelque temps après, haut et puissant seigneur Jean- Pol-Guillaume d'Albon revint de l'armée du roi Charles. Plein d'admiration et de reconnaissance pour la conduite si noble et le dévouement du jeune homme, il en fait son varlet, peu après son fidèle écuyer et l'emmène guerroyer contre les Anglais. Dans ces combats journaliers le nouvel homme d'armes eut maintes fois l'occasion de faire admirer son courage et sa prudence. Aussi recevait-il bientôt les insignes de la chevalerie, et quelques années plus tard, capitaine de cent lances, il revenait dans ce beau pays de Chazay, qui lui avait gardé le plus sympathique souvenir. Ses sentiments élevés, la gloire qu'il avait acquise lui gagnèrent de plus en plus l'affection de la noble famille qui lui devait un si grand service ; et le sire d'Albon ne crut pas mieux assurer le bonheur de sa fille Jeanne, que