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342 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS de lui donner pour époux celui dont les belles qualités et la bravoure étaient louées par tous. Jeanne, la belle et douce enfant, lui apportait fortune et riches domaines, aussi fit-on de grandes réjouissances dans la ville de Chazay le jour où les deux jeunes époux vinrent se jurer amour et fidélité au pied de l'autel de Notre-Dame. Ce jour-là le seigneur baron, abbé d'Ainay, voulut lui-même recevoir le serment des jeunes mariés et bénir leur union. Troubadours et ménestrels firent entendre ballades et chants patriotiques dans les nobles maisons de la cité, pendant que le peuple était en liesse par suite des largesses faites à tous les foyers par le riche seigneur. Alors, devant cette renommée glorieuse le haut baron de Chazay ne crut pas pouvoir confier en des mains plus expérimentées la garde et la défense de sa bonne ville. Il nomma donc le Baboin son capitaine châtelain et afin qu'il eût un nom digne de ses importantes fonctions, à lui le soldat de fortune, il lui fit don d'un riche apa- nage taillé dans le domaine du Mas en lui permettant d'en prendre le nom ; et voilà comment le Baboin s'appela le chevalier Jehan du Mas (de Manso). La terre que lui octroyait le seigneur abbé s'étendait au midi du bourg jusqu'au chemin qui se dirige de l'Azergues à Batailly, comprenant le Pressin (propriété Danto), les terres de l'hôpital de la Conche, de la Framboisière, et le hameau Fressonnet-Valentin. Le nouveau capitaine châtelain se dévoua, dès lors, aux intérêts de son puissant seigneur et de cette cité qui l'avait traité en concitoyen aimé et estimé. Pendant que l'inva- sion anglaise tenait nos provinces, il sut entourer la for- teresse, qu'on lui avait confiée, des défenses les plus