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29e SOCIÉTÉS SAVANTES sensible, en suivant une progression caractéristique et invariable. La marmotte se réveille toujours à zéro, de sorte que l'eau de la glace fondue donne la mesure de la quantité de chaleur dégagée par cet animal, qui produit d'autant moins de chaleur qu'il part d'une tempé- rature plus élevée, et chez lequel le rayonnement est d'autant plus grand que la chaleur est produite en plus grande quantité. — Sur une question posée par M. Locard, M. Dubois ajoute que l'on peut étendre ces observations à l'homme, dont la chaleur s'élève, quand il se réveille, pendant qu'elle s'abaisse pendant son sommeil. — Sur une autre question posée par M. le docteur Teissier sur le point de savoir si les propriétés narcotiques de l'urine de l'homme pendant la nuit, se retrouvent chez la marmotte, M. Dubois répond que l'injection de l'urine de la marmotte chez un lapin, a révélé qu'elle ne renfermait pas de principe narcotique. — M. Léon Roux présente un compte rendu de l'ouvrage de M. François Charvériat : A travers la Kà bylie. Ce livre est le récit d'un voyage d'un jeune professeur, mort prématu- rément, et qui avait longuement préparé par l'étude la solution des questions que provoque l'examen du peuple Kabyle. D'après l'auteur, ce peuple est soumis, mais il reste indompté. Il est impossible d'essayer de le soumettre complètement par la naturalisation. L'instruction n'a pas plus de prise sur lui. Le moyen le plus sûr serait de le convertir au christianisme ; mais c'est une œuvre difficile. En attendant, on peut obtenir de bons résultats, par la création d'écoles professionnelles ; car le Kabyle est laborieux et bon agriculteur. Ce livre renferme, en outre, des détails intéressants sur la topographie, les moeurs et le caractère des habitants ; il pourra grandement venir en aide à l'œuvre de la colonisation africaine. — M. Beaune fait observer que l'on pourrait tirer un grand parti du peuple Kabyle, qui professe surtout un grand respect pour la bonne foi. Malheureusement, les essais de colonisation tentés par les émigrants alsaciens, sous le patronage de M. d'Haussonville, n'ont pas donné des résultats encourageants. Les hommes du Nord s'acclimatent difficilement en Algérie, pendant qu'au contraire, les Maltais, les Mahonais et tous les colons, venus du littoral de la Méditerranée, s'y établissent avec succès. — M. de Cazenove ajoute que si la colonisation des Alsaciens n'a pas réussi, c'est a cause des maladies qui ont frappé cescolons et surtout les enfants, à raison de l'insalubrité de la plaine. Au contraire, l'établissement de douze à quinze familles des Hautes-Alpes, malgré une période de début difficile,