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66                 A TRAVERS LA KABYLIE

tionnellement fiévreux, proposait de réclamer pour chaque
habitant une pension de 1,000 francs par an. Quel a été le
résultat de celte proposition, l'auteur ne le dit pas. Quoi
qu'il en soit, le système des concessions gratuites n'ayant
pas réussi, le Gouvernement les a supprimées. Il vend main-
tenant les terres au lieu de les donner. Ceux qui ont été
assez économes pour réaliser la somme nécessaire à l'achat
de terres, sont généralement assez travailleurs pour les cul-
tiver eux-mêmes, et ils remplacent les premiers colons qui
disparaissent peu à peu. En continuant à appliquer le même
système, le Gouvernement finira peut-être par obtenir de
bons résultats; mais les Ministres changent si souvent et
les Députés sont si puissants ! (p. 198).
    Le Gouvernement français a souvent échoué en matière
de colonisation; il a réussi moins encore lorsqu'il a voulu
améliorer et civiliser les indigènes. Bornons-nous à indi-
quer les principales mesures qu'il a prises, spécialement en
Kabylie, depuis environ dix ans.
    On semble avoir oublié complètement, en France, que
notre civilisation vient de la religion chrétienne, et qu'elle
n'est qu'un effet dont la religion est la cause. On n'aurait
eu, pour s'en convaincre, qu'à comparer la civilisation des
nations chrétiennes avec celle des autres nations ; on aurait
vu que partout où ne règne pas le christianisme, les faibles,
et en particulier les femmes, sont opprimés; que de plus,
tout y tombe en décadence, au lieu de progresser. On n'a
pas fait cette comparaison. On a pensé civiliser les indi-
gènes, en leur donnant la même instruction primaire qu'aux
Français ; et on était si bien persuadé que le système était
excellent et ne pouvait pas ne pas réussir, que, pour les
filles comme pour les garçons, on a rendu cette instruction
obligatoire en Algérie comme en France. La plupart des