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               CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                        37

au seigneur de Beaujeu et tout le pays jusqu'à Marcilly-les-
Nonnains et la comté de Nevers (22). »
   Outre la ville d'Anse, nous dit Froissart, Badefol s'em-
para de Saint-Clément-sur-Valsonne, de l'Arbresle, et plus
de soixante forts tant en Maçonnais qu'en Forez, Velay et
Basse-Bourgogne.
   Ce séjour des Tard-Venus dans ce poste important fut
pour les pays environnants une source incalculable de
malheurs et de ruines. Partant de là en expéditions guer-
rières, ils pillaient les bourgs et villages voisins, et dévas-
taient les campagnes (23). Le mal causé par ces hordes
de pillards et d'assassins fut si grand, que l'on ajouta des
prières publiques au service divin dans tout le Lyonnais,
comme on le faisait en temps de peste, afin que Dieu écar-
tât ce fléau terrible (24). Ils enlevaient vassaux et justi-
ciables, les conduisant prisonniers à Anse, où ils les gar-
daient de longs jours. Puis, par la question, la torture, des
supplices atroces, leur arrachaient leurs derniers deniers;
leurs femmes et leurs filles étaient livrées aux derniers
outrages ; hommes et femmes souffraient mille maux en
leur corps et en leurs biens. Ces maux étaient si grands
que les campagnes, les villes et les châteaux étaient deve-
nus inhabitables; c'étaient des déserts que. tout le monde
avait abandonnés pour se retirer dans les grandes villes, les
forteresses les plus inaccessibles et les montagnes les plus
sauvages (25). Aussi impies que cruels, « ils pillaient et



  (22) Alain'Maret. Incursion des Routiers. Revue du Lyonnais, t. XXVI,
1865, p. 275.
  (23) G. Guigue. Tard-Venus, p. 108.
  (24) Allut, p. 155.
  (25) Guigue. Tard-Venus, pp. 108 et 113.