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38 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS hardaient les monastères et les églises, maltraitaient les prêtres et les religieux, et les tourmentaient de mille ma- nières. Ils les appelaient cantatours par dérision, et leur disaient, quand ils les frappaient : cantatours, cantez (26). » Rien n'était capable d'arrêter leur fureur; ils passaient au fil de l'épée hommes, vieillards et enfants, qui ne pou- vaient payer de rançon. Toutes les femmes, jeunes ou vieilles, étaient victimes de leur infâme brutalité. Il y avait entre eux une funeste émulation de forfaits; les plus cruels et les plus impies étaient les plus estimés parmi eux (27). Pendant les dix mois que les Tard-Venus restèrent pos- sesseurs d'Anse, ils s'emparèrent encore du château de Saint-Germain-au-Mont-d'Or, gardant ainsi la route de Lyon par la Saône, du château de Gletteins sur la rive gauche de cette rivière, se conservant les moyens de passer sur les terres de l'Empire. Chazay et sa forteresse leur fermaient l'entrée de la val- lée de l'Azergues et couvraient encore la route de Lyon, ce fut pour eux le but de leurs plus vives attaques. Mais c'est en vain qu'ils vinrent plusieurs fois visiter ses mu- railles, ils les trouvèrent toujours trop hautes et trop bien défendues pour les escalader. C'est, qu'en effet, toutes les forces de la contrée s'y étaient concentrées. Les chevaliers vassaux de l'abbé d'Ainay et ceux qui appartenaient au domaine de l'archevêque de Lyon, étaient accourus à la défense de la seule ville qui pouvait les garder en sûreté, eux, leurs familles et leurs biens en ce triste moment. (26) Hist. Frauda, Ms, cité par Ducange. V° Coterelli. (27) Villaret. Hist. de France. Paris, 1770, t. V, p. 246.