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92 LE COMMERCE LYONNAIS
les étoffes de moindre valeur, dont on ne trouvait pas le
placement en Europe. Ils expédiaient, bon an mal an,
pour environ 1,500,000 fr. Ces marchandises s'écoulaient
presque entièrement par l'intermédiaire d'une maison de
commerce fondée par les Lyonnais à Varsovie.
Nous allons donner maintenant un rapide aperçu des
différents produits manufacturés à Lyon. Il ne faut pas
oublier que les chiffres, que nous indiquerons, s'appliquent
eulement au mouvement commercial du commencement
du siècle. Plus tard, par suite des guerres si longues qui
furent déclarées coup sur coup, l'exportation lyonnaise
s'arrêta presque complètement pour ne reprendre qu'avec
la paix. Néanmoins, elle fut très lente à se relever et un
grand nombre des plus fortes maisons durent leur chute Ã
l'hésitation qui se produisit dans les commandes de l'é-
tranger.
On estimait que, dans les années où la récolte des soies
était raisonnable, il pouvait en entrer à Lyon environ six
mille balles évaluées chacune à cent soixante livres pesant.
Ce total se divise ainsi: 1,400 ballots venant de Guilum(i) en
Perse, c'était de la soie du Levant; 1,600 venant de Sicile,
et 1,500 d'autres provenances italiennes; 300 d'Espagne
et 1,200 des provinces du Languedoc, de Provence et du
Dauphiné.
Les soies du Levant, plus grossières, se façonnaient ordi-
nairement pour être employées à la couture ou aux filets
d'or et d'argent. Le peu de soie fine qu'on tirait de Perse
était envoyé à Tours pour différents ouvrages. Celles d'Ita-
lie, plus belles et plus parfaites, étaient entièrement utili-
sées dans les manufactures de Lyon ; on y employait aussi
quelque peu de soie française.
(1) Actuellement province de Gliilan.