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LA STATUE D'OYONNAX 183 Rhodana, Zotica, Elpenipsa, Myrinne, dont les noms ne ré- veillent l'idée ni de la Gaule ni de l'Italie. On sait quels nombreux travaux ont été publiés sur cette grave question dont M. l'abbé Jolibois était le plus ardent champion et quelles vives répliques il s'attira de la part de MM. Paul Guillemot et Roget de Belloguet, ses vigoureux mais un peu trop sévères antagonistes. N'est-ce pas, en effet, depuis ces querelles que M. Gui- gue, archiviste du Rhône, a découvert à Genay, sur les bords de la Saône, cette inscription bilingue dont on s'est tant occupé ? Cet infatigable chercheur n'a-t-il pas signalé (r) une foule de mots grecs dans les patois de la Dombes et du Bugey ? N'est-ce pas une pure statue grecque, en bronze, du Pnos, dieu du sommeil et des rêves agréables, que M. Guigue a encore trouvée dans le Valromey et qu'il a donnée à M. Tony Desjardins, alors architecte de la ville de Lyon ? Si notre Mars, à nous, eût été grec, nous aurions pu ve- nir à la rescousse, appuyer les dire de M. Jolibois, voir, avec lui, un établissement grec à Oyonnax et, au besoin, citer cette médaille trouvée aussi près de Nantua, par M. Rouyer, et dont nous possédons l'empreinte. Mais cette médaille, dont M. Rouyer était si fier, a pu être perdue par un voyageur gaulois ou romain; puis, il faut l'avouer, notre statuette est romaine. Elle est romaine de style, d'exécution, de galbe et de pensée. C'est donc à tort que les archéologues bressans ont invoqué son appui. Elle n'est pas une pièce à évoquer dans leur système ; elle (1) Notice historique sur Reyrieux, par M.-C. Guigue, Trévoux, Damour, 1859, ' n "8 e t supplément, 16 pages, planche.