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SUR LES OUVBAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVR1ER 343 don de ces objets au profit du musée de Chalon. Ces objets consistaient en plusieurs chambres noires, au nombre de cinq ou six, de différentes dimensions, toutes assez simplement construites. L'une d'elles offre cette particularité qu'elle est munie sur chacune de ses faces latérales d'un assez large trou fermé par un bouchon de liège ; c'est par ce trou que Nicéphore cherchait à suivre la marche de ses opérations. « En considérant cette disposition toute naïve, propre seu- lement à entraver l'action de la lumière, je songeais, avec un serrement de cœur invincible, aux mille difficultés, sans cesse renaissantes, que les tâtonnements de l'auteur ont dû soulever pendant tout le cours de ces longues années de recherches. C'étaient aussi des cornues et des éprouvettes de chimiste, une presse d'imprimeur, des plaques de verre superposées à des clichés et des plaques d'étain (i) gravées héliographiquement par Nicéphore, représentant l'une un paysage et l'autre, c'est la plus belle, un Christ portant sa croix; et enfin une plaque de • cuivre argentée recouverte d'une image photographique directe, dans le genre des pla- ques daguerriennes (2). C'est la reproduction d'une es- tampe assez faible de ton. Ce résultat a été obtenu avant (1) En 1876, M. Jules Chevrier a acquis aussi, pour le musée de Chalon, un essai photographique sur plaque de cuivre argenté, fait en 1829 par Nicéphore Niepce,— et une autre épreuve photographi- que sur cuivre argenté, représentant une vue des quais de Paris. En achetant ces objets, M. J. Chevrier a eu pour but, comme il l'a dit lui-même, de recueillir tout ce qui se rattache aux tâtonnements de cette admirable invention que le monde doit à notre compatriote. (Rapport de 1876.) (2) Je possède la première gravure héliographique, sur étain, faite en 1827 par Nicéphore Niepce. Elle représente une mansarde dans laquelle une jeune fille endormie sur son ouvrage est assise près d'une fenêtre, à côté d'une grande table ; un petit ehien est à ses pieds et la regarde. Cette gravure, qui est encore loin de la per-