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332 RAPPORT
même trop souvent dans le sang, nul ne s'en était ému.
Le temps (tempus edax), les rongeait et les pulvérisait ;
l'oubli le plus profond les couvrait ; on pouvait presque
dire le dédain. On avait songé, encore moins, à fouiller
les profondeurs du sol, à l'interroger et à lui demander les
secrets qu'il garde depuis si longtemps.
Mais alors, je vous l'ai déjà dit dans une précédente
séance, il se rencontra un certsfin nombre d'hommes jeunes,
érudits, animés du feu sacré qui enfante tant de belles cho-
ses. Réunis chez l'un d'eux, et comme attirés les uns vers
les autres par un secret instinct, ils parlaient du passé de
leur ville; avec ce saint amour qui nous anime au souvenir
de la patrie qu'on aime, — et de l'oubli dans lequel on
laissait ce glorieux passé. — On causait aussi des travaux
auxquels des Sociétés savantes se livraient à lAutun, à Ma-
çon, à Dijon et dans le reste de la province, pour raviver les
souvenirs historiques qui se perdaient et pour conserver les
monuments qui s'anéantissaient sous le poids du temps. On
ne se quitta pas sans avoir fait le pacte d'une association
laquelle se donna, dès sa constitution, la devise qui résu-
me toute sa pensée : « Servare, narrare, fuluris prodesse. »
Du nombre des fondateurs de cette Société (i) était
(i) Au moment de sa fondation, la Société se composa :
i de M. Léopold Niepce, président.
2 M. de Cissey, vies-président.
3 M. l'abbé Cazet, secrétaire-correspondant.
4 M. Dardenne, secrétaire-rapporteur.
$ M. Marcel Canat de Chizy, conservateur.
6 M. Jules Chevrier, trésorier.
7 M. Henri Batault.
8 M. Adolphe Benoist.
g M. Bessy-Journet.
io M. Couturier.
il M. Diard.