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        SUR LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVRIER          329

    Mais Henri IV terrasse enfin la Ligue au glorieux combat
 de Fontaine-Française, et signe au château de Taisey,
 près Chalon, la paix avec Mayenne. La Ligue était, du
 reste, aux abois, « elle ne battait plus que d'une aile et
 « ressemblait, dit le Journal de l'Etoisle, à une vieille cor-
neille déplumée. » Mayenne vaincu « avoit dû faire avec
ses gens une traite de trente lieues, sans repaistre, n'y débri-
der et avoit été trente heures à cheval. »
    La Fronde agita quelque peu Chalon, mais ces troubles
sont sans grande importance. —
    Au moment de la Révolution, Chalon pouvait être con-
sidéré comme l'une des plus jolies villes de province.
Son commerce, facilité par la commode navigation de la
Saône et par celle du canal du Centre, créé par les Etats
de Bourgogne, en avait fait un entrepôt considérable ; ses
églises, ses nombreux monastères, richement dotés, ne
manquaient pas d'une certaine beauté; de belles prome-
nades l'entouraient complètement, et la ville était fière
aussi du bel hôpital que la pieuse munificence du chan-
celier Rolin y avait élevé.
    Dans cette heureuse ville vivait une population aux
mœurs douces et d'un naturel plein de bonhomie, dans
lequel l'observateur pouvait reconnaître celui du Burgonde
qui avait mêlé son sang, au V e siècle, au sang du Gallo-
Romain primitif.
    Saint-Julien de Balleure, dans ses Antiquités de Chalon,
s'est plu à rendre un juste hommage à ces bonnes mœurs
et à ce caractère aimant. « Chacun, a-t-il dit, assistoit dès le
matin, aux prières publiques, et ne manquoit jamais les
dimanches à la messe paroissiale ; les vieillards, aussi res-
pectés qu'à Lacédémone, étoient les pères de la jeunesse
qui les visitoit, les consultoit en tout ; une femme qui
eût fait tache à son honneur ne trouvoit plus de place