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LE RHÔNE 245 3° RÔDsainte où, sur la source Ardwîçoùrâ, s'appuye le trône d'Ormuzd, s'échappent quatre ruds frouds) célestes ou paradisiaques, dont deux nommés par le Boundehesch YArg-rud et le Vêh-rud se rendent: l'un à l'est ducieletl'autreà l'ouest. Saints, purs, bénis, le grand Ormuzd les a en égal amour, bien que le Véh-roud semble quelquefois l'emporter: « Que vous rende toujours fort, dit le Boundehesch, l'Ourvand-rud, tou- jours fort le Véh-rud, toujours fort le Frât-rud (1)! . » En examinant les épithètes jointes aux ruds énumérés par le livre liturgique des Parsis, on voit que l'Arg- rud signifie « rapide-fluide » (2), le Vêh-rud « pur- ou bon-fluide » (3), le Frât-rud « large-fluide » (4) ; d'où il suit que le sens de rapidité n'est point attaché au pre- mier par l'élément rud, mais par l'élément altéré arg : cet élément, en effet, se relie au sanscrit arb, arv, se mettre en mouvement, de là arvat, au thème fort arvant, allant, (1) Zend-Avesta, 11,78. (2) V.. Ci- après. (3) Sanc. vasu, zend vahu , d'oùpehl. véh, ehin. vei, d'odeur suave, doux, bon, sain, pur, riche (V. E- Burnouf, Yagna, pp. 100 à 103 et nat. (4) Sanse. prithu, zend phraihà , pehl. et paz. frât, étendu, large — cf. gr. îrXaTùç, angl.-sax- brâd, méso-goth. braids, etc.