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             UN LYONNAIS A L'iLE DE LÉREINS             131

soutenir que c'était bien le même sur lequel était grimpé
son saint patron.
     Un demi-siècle plus tard, les moines, pour se mettre
à l'abri des excursions des Sarrasins, bâtirent en 1073 la
tour monumentale qui est une des ruines les plus pittores-
ques de l'île. En 1107, néanmoins, les pirates s'en em-
parèrent, tuèrent beaucoup de moines et mirent à sac
le monastère. En 1400, ce sont les Génois qui, sous les
ordres de Salagéri, s'emparent du château et pillent la
communauté. Une fois débarrassés de ces hôtes incommo-
des, les moines réparent leur donjon, l'arment de mâchi-
coulis et d'echauguettes et le couronnent d'un chemin de
ronde crénelé dont une partie existe encore et donne
à ce vieux reste du moyen âge un aspect des plus pit-
toresques et lorsque le soir la silhouette de son énorme
masse se découpe sur le bleu de la Méditerranée et sur
 le ciel enflammé que le soleil vient de quitter pour se cou-
cher derrière les montagnes gracieuses del'Esterel, ;on
 est à regretter qu'un si beau spectacle soit si court,
 et pour peu qu'on ait quelques cordes poétiques à l'âme,
 il vous laisse, en s'évanouissant dans la profondeur des
 ombres de la nuit, dans une extase de ravissement.
     Plus tard, ce sont les Espagnols qui, en 1524, s'empa-
 rèrent de l'île, et en 1525 y font passer la nuit du 21
 au 22 juin à l'illustre prisonnier de Charles Quint, le
 malheureux François I er , Reprise en 1536, par Doria,
 elle revient enfin à la France en 1746.
     De toute cette splendeur il ne reste en 1788 que quatre
 religieux qui abandonnent le respectable berceau de
 leur ordre moyennant une pension de 1,500 livres.
  L'île devient propriété de l'État, et en 1791 une des
 demoiselles Sainval, de la Comédie Française, en fait
  l'acquisition et vient y fixer sa résidence jusqu'à sa
  mort. L'île passe entre plusieurs mains et malheureu-