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132 BM LYONNAIS A L'ILE DE LÉMINS sèment est acquise par un habitant da Valauris, fort peu archéologue, et dont je tairai le nom par égard pour lui. Ce barbare fait éventrer les voûtes du château et démolir les murs à l'aide de la mine pour y chercher des trésors qui n'existaient pas et vendre les matériaux pro- venant de ces illustres ruines ! L'évèque de Fréjus rachète l'île de la succession de ce vandale et y a établi depuis trois années les moines Cisterciens de l'ordre de saint Benoit de Citeaux, qui aujourd'hui oecupent le célèbre monastère sous la direction d'un abbé mitre et crosse; monastère, dit Mon- talembert, qui fut pendant tout le Ve siècle le foyer de la vie religieuse au midi de la Gaule. Les moines actuels occupent l'ancien cloitre qui porte le cachet austère des monuments religieux du ve siècle, assez rares aujourd'hui. Us ont fait établir de très grands cloîtres à la suite de l'ancien et font bâtir une église sur l'emplacement de l'ancienne basilique, dont on regrette qu'ils n'aient pas conservé les respectables dé- bris, spécimens précieuxde l'architecture carlovingienne. Les touristes sont admis à , visiter le château, qui con- tient d'assez beaux restes d'un cloître du xii° siècle, quelques pierres antiques, une chapelle dégradée, un réfectoire, des cuisines et leur lavoir. La Commission des monuments historiques ayant compris ce vieux dé- bris au nombre des monuments à conserver, y a fait faire des travaux de consolidation en attendant que des fonds suffisants lui permettent de les convertir en tra- vaux de restauration ; ce qui est grandement à désirer. L'île contient des vestiges anciens : ceux de sept ba- siliques qui existaient encore avant la révolution (1), (l) Les sept basiliques étaient : la Trinité, Saint-Cyprien, Saint- Porcaire, Saint-Pierre, Saint-Sauveur et Saint-Caprais.