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90                   L'OCTROI DE LYON

   Certes, il n'entre point dans le plan de ce travail, tout
d'histoire et de statistique locale, de discuter les cri-
tiques faites à toutes les époques sur l'impôt indirect en
général et sur l'impôt octroi en particulier.
   Mais il est incontestable que, dans notre pays, toutes
les fois que Ton a voulu faire échec au gouvernement
établi, ou natter les passions populaires, on s'est livré à
une violente critique des impôts indirects.
   Remontant seulement à la fin du premier Empire, nous
avons entendu saluer le départ du chef de l'Etat pour l'île
d'Elbe par le cri de : « Plus de droits réunis ! » Le mot a
disparu, mais heureusement pour notre système d'impôts,
les contributions indirectes ont pris la place des droits réu-
nis, comme ceux-ci avaient pris la place des aides, sup-
primées par la loi de 4791 qui emporta tous les impôts
indirects.
   La révolution de .1830 fut précédée de nombreux péti-
tionnements provoqués par Bordeaux contre les contribu-
tions indirectes et spécialement pour obtenir la suppres-
sion d'un droit de 10 francs par hectolitre qui frappait les
vins en bouteilles.
   Cet impôt devait disparaître en même temps que le
gouvernement de la Restauration ; mais, arrivés au pou-
 voir, ceux qui en avaient le plus vivement réclamé la
suppression ne trouvèrent rien de mieux à faire que de
maintenir ce qui existait, en modifiant la quotité des taxes
établies et tant soit peu la législation.
   Pendant l'Empire et la Restauration, l'impôt indirect
avait donc été le point de mire ou plutôt l'arme de guerre
des opposants. Le gouvernement de 4830 eut aussi les
siens; mais comme les moyens précédemment employés
étaient usés, on dut en chercher d'autres.
   Le monopole des tabacs fut le grand cheval de bataille