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                      t'OCTRÔI DE lïON                    91

  de cette époque. L'Etat, disait-on, « empoisonne les
 fumeurs par ses produits détestables. Fournis par le com-
 merce, les tabacs seraient de bien meilleure qualité et
 payés beaucoup moins cher. » On criait : « A bas le mono-
 pole ! »
    Le monopole des tabacs fut donc vigoureusement atta-
 qué et faiblement défendu par ceux qui avaient intérêt à
 le défendre ; la loi relative au monopole ne fut votée, dans
 toutes les circonstances, que temporairement ; la question
. de remplacement fut mise à l'étude pendant plusieurs
 années et, comme tout se calme à la longue, quand le
 gouvernement de Juillet fut emporté par la tourmente
 révolutionnaire, on ne songea plus à attaquer le mono-
 pole.
    Le second Empire était arrivé autoritaire et fort: il
 n'était pas facile de faire de l'agitation, surtout en em-
 ployant les moyensdéjà usés consistant à crier : « Plus
 de droits réunis ! plus de contributions indirectes ! plus
 de monopole ! » On dut chercher un autre sujet et il
 fut vite trouvé : les octrois n'avaient pas été attaqués
jusqu'alors, on attaqua les octrois. On y était d'autant
 plus encouragé qu'à tort ou à raison, on prêtait à l'Empe-
 reur l'intention de les supprimer.
    L'octroi fut donc le bouc émissaire des mécontents de
 cette époque, bien qu'il soit 1,'impôt le plus équitable,
parce qu'il se répartit en proportion de ce que chacun con-
somme. Ceux qui ont demandé et qui demandent encore
la suppression de l'octroi n'ont pas réfléchi que l'impôt en
réalité le meilleur, même pour le pauvre, est celui qui
convient le mieux à la fortune générale de l'Etat, fortune
qui est celle du pauvre beaucoup plus que celle du riche.
   De tout temps, le gouvernement a fait comme il a pu,
le moins mal qu'il a pu, sans compter que souvent il a