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                       MAURICE SIMONNET.                   463

   Voici l'allocution prononcée par M. Terret :
          « Messieurs les avoués.
    « Le Tribunal ne vent pas reprendre le cours de ses au-
 diences sans vous assurer que votre deuil est aussi le sien.
 Ici, nous sommes tous unis par les mêmes liens, nous
 appartenons tous à la môme famille judiciaire, n'ayant
 qu'un but, qu'une pensée : la recherche du vrai et le triom-
 phe du juste. Ce n'est donc point sans une douloureuse
 émotion qu'en rentrant dans la salle de nos travaux, nous
 apercevons la place vide de celui que vous aviez dernière-
 ment à votre tête, et que la mort vient de frapper dans
 toute la force de l'âge et de l'intelligence. Hier encore,
cette barre comptait M e Simonnet parmi ses défenseurs,
 cette enceinte résonnait des échos de ses plaidoieries, où
la forme si parfaite de la discussion s'unissait à une com-
 plète connaissance des affaires. M0 Simonnet était une de
ces natures d'élite, qui font la gloire d'une corporation,
en même temps qu'elles sont d'un précieux concours pour
les magistrats et les justiciables. Ces privilèges n'ont pas
échappé à la compagnie que j'ai l'honneur de présider et
qui a toujours admiré en M0 Simonnet l'avoué soigneux
des intérêts de ses clients et l'avocat dont la parole était le
reflet d'un jugement sûr et d'une conscience délicate.
D'autres accents nous ont rappelé ce qu'était le confrère
aimé et estimé, le citoyen dévoué, l'homme de bien coo-
pérant à toutes les bonnes œuvres, le chrétien plein de foi,
le littérateur distingué, le poète toujours si heureusement
inspiré, et enfin l'homme privé, la joie de son intérieur et
la vie d'une famille dont les larmes, à peine taries par une
perte aussi regrettable que prématurée, coulent aujour-
d'hui sur cette nouvelle tombe. La magistrature du pays,
elle aussi, s'associe à ce tribut d'éloges, et dans cet antique
palais des Dombes, où votre confrère a passé de longues
heures, elle tient à vous dire que le souvenir de M e Simon-
net restera impérissable parce qu'il était l'homme juste et
droit par excellence. »