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444                     DC SURNATUREL.

sujet. La première partie de l'ouvrage débute par cette asser-
tion de Quintus Cicéron, frère de l'orateur: « Vêtus opinioest,
jam heroicis dueta temporibus atque populi romani .. et omnium
yentium flrmata consensu, versari quamdam inter homines
Divinationem. C'est use ancienne opinion qui remonte jusques
au temps héroïques, et que le peuple romaiu partage avec tous
les peuples, qu'il y a une divination parmi les hommes (1). »
    A ce début succède un résumé historique, puis une longue
série de faits merveilleux ; enfin, un exposé des raisonnements
à l'aide desquels les stoïciens s'efforçaient d'établir le dogme
de la communication de Dieu avec les hommes par le moyen
de la divination. Il est vrai que Cicéron, lorsque son tour est
venu de parler, réfute son frère et les stoïciens et se montre
l'adversaire assez décidé du surnaturel divinatoire. Mais sa
dialectique, bien qu'éloquente et habile, ne réussit pas à lui
donner entièrement raison. Tant qu'il reste sur le terrain des
faits allégués sans critique par Quintus, l'avantage est de son
côté ; car, les fables qui avaient cours parmi le vulgaire, les
supercheries des augures et des aruspices, lui fournissent une
ample matière de légitimes plaisanteries. Mais, lorsque, chan-
geant de médium, il attaque le principe même de la Divination,
la faiblesse de sa logique devient visible. Cicéron ne voit que
l'art des ministres des- idoles ; sa raison si élevée est impuis-
sante à !e faire remonter à la source de la véritable divination,
et pressé par les stoïciens, il va jusqu'à nier contre eux la
prescience divine. Saint Augustin qualifie de détestable, sur
ce point, l'argumentation du célèbre orateur. En effet, il ne se
peut imaginer de manière plus déplorable de combattre une
erreur que de lui opposer une erreur plus grande encore. Ici,
 l'évèque d'Hippone n'hésite pas à affirmer que les rêveries des
astrologues sont moins insupportables que l'opinion d'un phi-
losophe qui enlève à la divinité la prescience des choses futures;
car, ajoute le saint docteur : « Admettre l'existence de Dieu et
nier qu'il prévoit les choses futures, c'est une manifeste folie :


  (l) Lib. i.