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DES ÃŽOMBEAIJX CALLO-ROMAINS. 4S5
SVB ASCIA DEDICAVIT ne se rapporte pas à la con-
sécration d'un tombeau neuf et n'ayant jamais servi Ã
. personne, mais bien à ce que le dedicator est censé avoir
taillé lui-même le tombeau pour celui à qui il le dédie.
Du reste, cette interprétation de Reinezius, Hazpchi et
d'autres plus modernes n'a point été adoptée générale-
ment et a toujours été regardée comme peu satisfaisante.
C'est ce qui a fait dire que la dédicace SVB ASCIA n'a ja-
mais encore été suffisamment expliquée.
Les tombes privées de cette formule peuvent fort bien
être aussi neuves que celles qui en sont revêtues, et n'a-
voir jamais servi à personne, car si nous n'admettions
pour telles que les pierres tumulaires dédiées SVB ASCIA,
il faudrait donc croire, avec les savants cités plus haut, que
les trois quarts des tombes découvertes en France et la
presque totalité de celles d'Italie, où on en trouve à peine
dix, sont toutes regrattées, ce qui n'est pas admissible.
Mais, parce qu'on ne trouve en Italie qu'un fort petit
nombre d'inscriptions funèbres dédiées SVB ASCIA, on
doit se garder de croire que l'usage d'élever de ses mains
une tombe à ses parents en en faisant le simulacre n'exis-
tait pas dans la péninsule, ce serait une grande erreur. Il
n'y avait de différence que dans la formule de la dédicace.
Le grand nombre d'inscriptions trouvées à Rome por-
tent très-fréquemmeut le mot fecit. Il y en a même qui
vont plus loin et sur lesquelles on lit le mot fabricavit [\ ),
ce qui ne doit laisser aucun doute. L'intention était la
même, il n'y avait de différence que dans la formule.
La cérémonie de la dédicace SVB ASCIA était donc,
dans la Gaule romaine, une solennité ajoutée aux funé-
railles et un hommage exceptionnel rendu au défunt par
l'affection de ceux qui lui avaient survécu. Cet usag-e
(1) Muratori, t. 1, page CLVII.