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436                ÉTUDE SUR LA DÉDICACE

existait surtout à Lugdunum et dans quelques parties de
la Gaule méridionale. Quant aux tombes dans l'inscrip-
tion desquelles il n'est pas question de cette dédicace,
nous avons fait remarquer qu'elles renferment beaucoup
moins de ces regrets touchants et si affectueux qui carac-
térisent celles dédiées SVB ASCIA ; on y voit bien un
devoir accompli, mais le cœur ne parle pas. Cette obser-
vation dont les archéologues pourront remarquer l'exacti-
tude vient fortement appuyer notre interprétation. La
dédicace SVB ASCIA est un hommage extraordinaire of-
fert au défunt. Elever soi-même, de ses mains, une tombe
à ceux qu'on a aimés sur cette terre, leur construire un
monument qui rappelle leurs vertus et s'en déclarer l'au-
teur aux yeux de tous, graver cet acte sur la pierre, afin que
cet hommage pieux fût perpétué d'âge en âge, c'était leur
donner une preuve d'affection tout à fait exceptionnelle.
   Combien étaient touchantes sous ce rapport les funé-
railles des anciens, lorsque, au milieu de la famille réunie,
et entouré des amis du défunt, le fils déposait avec res-
pect les restes de son père dans l'urne ou le tombeau qui
devait les recevoir, et, faisant sur le monument le simula-
cre de le travailler avec Yascia, accomplissait la cérémonie
de la dédicace, étant regardé, par cet acte, comme ayant
lui-même fait soriir d'un bloc grossier un monument de
piété filiale.
   Si, depuis bien des siècles, cet usage est tombé en dé-
suétude, l'expression qui le rappelait, nous est restée. On
dit encore qu'un fils a élevé un tombeau à son père, qu'une
femme a élevé un mausolée à son mari ; cependant tout
se borne à un ordre donné et une dépense payée ; on a
rejeté bien loin l'idée de travailler de ses mains à un mo-
nument funèbre. Les pensées chrétiennes se sont tournées
d'un autre côté, et le salut de l'âme du défunt étant ce