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LA TESSONNE. 387
Rade, le car de Gênetu. Nous voici au pied de la roche
Corbonnière et au fond de la Malegoutte, hantée par
les fées et le Marmouton, esprit malin sous la figure
d'un bélier noir qui bêle h minuit dans les solitudes ;
les feux follets crépitent surlanarce{J)à xx Vernay, où la
pioche découvre le jour de belles haches de pierre polie;
au loin les monts ignés de l'Auvergne découpent leurs
vives arêtes dentelées. Le darrot du gouffre, ou saut du
Barbenant, gronde derrière les grands Faux; les libres
Ségusiaves, les Ambluarètes forcent le sanglier, qui lais-
sera les croissants d'ivoire de ses défenses dans les tour-
bières des Biefs.
Faites passer au milieu de ce paysage gaulois, la
route romaine qui, montant de Roanne a reçu à la Croix-
du-Seul la j chaussière du pavé, embranchement qu'Ã
travers la plaine et le vieux Médiolanum (actuellement
le village d'Amions), Forum Segusiavorum nous envoie
en longue ligne de crête sur les monts de la Madeleine,
limites des Arvernes. Puis la voie descend dans leur an-
cien diocèse ; le chemin des Soldats traverse le village
le Vergier, où de nombreuses substruotions annoncent
le voisinage de la station d'Ariolica (Arfeuilles).
Aux Biefs même, l'époque romaine a laissé des ves-
tiges. Mais dès les premiers siècles le moyen âge s'est
empressé d'y établir une prévôté et un monastère. Les
sources de la Tensonges, (c'est ainsi que la conquête
franco-burgonde modifia le nom du Tessonnant ou du
latin Tessonna) virent s'élever un prieuré de l'ordre de
Cluny sous l'invocation de saint Jacques. Alors Cluny
tient toutes nos montagnes et les transforme ; la ma-
(1) Narce, Nars, celtique, tourbière. — Darrot, chute d'eau. Gras.
dictionnaire du patois forésien. — Faux ; hêtres ou fayards.